Actualités du marché des devises

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nov. 22, 2021 | Analyse du marché des devises

Thèmes globaux

Le retour des restrictions en Europe assomme l'euro

Tendance du jour : à la sortie d'une semaine difficile durant laquelle l'euro a cédé plus de 1% de sa valeur face à un grand nombre de ses pairs d'économie développée, la devise européenne continuait ce matin de traîner son spleen et accusait de nouvelles pertes. Le retour des restrictions sanitaires en Europe et la gronde sociale qui l'accompagne affectent significativement la cote de popularité de la devise commune. Outre le volet sanitaire, les divergences d'ordre monétaires continuent également de peser lourdement dans la contraction de l'euro face à des devises comme le dollar, le loonie canadien ou encore la livre sterling. Si la devise européenne a attrapé un sérieux coup de froid, on peut en dire autant des devises d'Europe de l'Est comme le zloty polonais et le forint hongrois qui sont en chute libre et oscillent en ce moment sur des niveaux de valorisation très bas face à l'euro. Le rouble russe ou encore le rand pâtissent également de la remontée des risques sanitaires qui se répercute sur les prix des matières premières, et notamment du pétrole dans le cas de devise russe.

 
EUR/USD - Nouvelles restrictions en Europe et débat sur une accélération du tapering américain, double peine pour l'EUR/USD (-0,7% vendredi) : après une pause dans sa glissade et une stabilisation temporaire au-dessus du seuil de 1,13 $, le taux EUR/USD a été victime vendredi d'une nouvelle sortie de route. Deux facteurs ont été à l'origine de cette nouvelle contraction : 1) de nouvelles restrictions sanitaires en Europe, et 2) des commentaires de banquiers centraux américains ouvrant le débat sur une possible accélération du rythme de réduction du programme de rachat d'actif (actuellement de 15 Mds$/mois) dès le mois de décembre. Si le premier élément a pénalisé l'euro, le second a au contraire stimulé le dollar, des effets qui combiné ont œuvré à un repli de la paire EUR/USD à un nouveau creux depuis juillet 2020 à 1,1250 $. Alors que l'on croyait l'Europe immunisée à l'apparition de nouvelles mesures sanitaires strictes en raison du haut niveau de vaccination de la région (66% de personnes entièrement vaccinée au sein de l'UE), certains pays comme l'Autriche et l'Allemagne ont pris parti d'agir rapidement et significativement pour stopper la vive recrudescence des cas qui cet automne atteint des niveaux encore jamais enregistrés depuis le début de la pandémie. Outre les possibles impacts sur l'activité et surtout la consommation domestique, ces mesures font également craindre d'importantes turbulences d'ordre social dans la région. Ce weekend, la Belgique et les Pays-Bas ont été tous les deux témoins de manifestations violentes à l'encontre des nouvelles mesures anti-COVID misent en place par les autorités publiques. Taux négatifs, perspectives économiques assombries et désormais troubles sociaux, l'euro pâtit clairement d'une combinaison d'éléments très défavorables. Si le dollar profite de la situation et de son rôle de valeur refuge dans cette situation, il se voit également tiré vers le haut par une poussée des taux courts (rebond du taux souverain 2 ans à plus de 0,50% vendredi) sous couvert de voix au sein de la Fed qui poussent en faveur d'une accélération du processus de tapering compte tenu des fortes pressions sur les prix qui menacent d'endommager les marges des entreprises et le pouvoir d'achat des ménages américains. L'arrêt prématuré des rachats d'actif ouvrirait alors la voie à une hausse plus rapide que ne présuppose la Fed des taux d'intérêt aux Etats-Unis. L'alignement des planètes est clairement en faveur d'un repli de l'EUR/USD. Si la barrière de 1,1250 $ réfrène pour le moment le mouvement baissier, la paire de change restait orientée à la baisse ce lundi matin à l'orée d'une semaine écourtée aux Etats-Unis en raison des célébrations de Thanksgiving mais qui sera néanmoins riche en publications économiques avec notamment les premiers indicateurs PMI de novembre en Zone Euro et aux Etats-Unis (mardi), les indices de prix PCE, les Minutes de la Fed ou encore la révision du PIB américain au T3 au programme ce mercredi.

 
EUR/GBP - Des divergences monétaires et sanitaires qui profitent à la livre sterling (-0,4% vendredi) : après un rebond correctif jeudi, le taux EUR/GBP a intégralement retracé ses gains vendredi et a replongé au niveau de ses plus bas de l'année et depuis le début de la pandémie sous le seuil de 0,84 £ sous couvert de divergences monétaires et sanitaires entre le Royaume-Uni et la Zone Euro. Les bons résultats macroéconomiques, notamment sur le front de l'emploi, ainsi que la poussée de l'inflation à un pic de presque 10 ans ont ravivé la semaine dernière les spéculations autour d'une possible première hausse de taux en décembre. Un scénario qui se voit à nouveau renforcé ce matin par les propos tenus ce weekend par le président de la Banque d'Angleterre, Andrew Bailey, qui reconnait que la montée de l'inflation a été sous-estimée par la banque centrale et qui prévient que si l'économie évolue dans le sens dans lequel la banque l'anticipe alors les taux directeurs seront rehaussés. Sur les marchés monétaires, on évalue la probabilité d'un resserrement monétaire le mois prochain à 50-50, les investisseurs étant possiblement encore échaudés par le statu quo opéré ce mois-ci alors qu'une hausse de taux semblait à leurs yeux inévitable. Le retour des restrictions dans plusieurs pays de la Zone Euro dont des mesures de confinement partiel a également plombé l'euro face à la livre sterling alors que de l'autre côté de la Manche cette option n'est pour l'heure pas à l'ordre du jour et cherche à être évitée à tout prix par les autorités britanniques. Les doubles divergences qui s'expriment en ce moment entre le Royaume-Uni et la Zone Euro tire le taux EUR/GBP vers le bas. Néanmoins, la présence d'un palier majeur à 0,83 £, lequel fait figure de seuil plancher depuis mi-2016 et le référendum britannique sur la sortie de l'UE contient pour le moment les pressions baissières qui s'exercent sur la paire de change. Si les risques sont actuellement davantage orientés à la baisse qu'à la hausse sur la paire de change, on garde toujours un œil attentif à une possible résurgence de tensions politiques post-Brexit qui, à tout moment, sont susceptibles de troubler la devise britannique. Le dossier de la frontière nord-irlandais mais aussi le conflit sur la pêche entre Paris et Londres font office de bombe à retardement capable d'exploser quand on s'y attend le moins.

 
EUR/JPY - Un retour des restrictions sanitaires en Europe stimule le yen (-1,0% vendredi)  : bien que l'on ne peut pas clairement prédire quels seront les impacts économiques directs et indirects des nouvelles restrictions sanitaires imposées en Europe - notamment par rapport à celles appliquées l'automne dernier - les acteurs de marché voient d'un mauvais œil la refermeture, même partielle, de certaines économies européennes et commencent à s'inquiéter d'un possible durcissement généralisé dans la région avant la période de Noël. La bourse européenne vient de subir deux séances de baisse coup sur coup en écho à ces annonces, et les prix de l'énergie et notamment du pétrole dégonflent doucement. Le taux EUR/JPY a enregistré vendredi dernier jusqu'à -1,5% de pertes en séance et touché un creux de presque 2 mois à moins de 128 ¥ avant de retracer légèrement en fin de séance. Malgré quelques mouvements correctifs haussiers comme celui observé ce lundi matin, la trajectoire de la paire EUR/JPY est orientée à la baisse depuis un mois. Malgré un repli de plus de -3% sur cette période, la paire garde une performance positive sur l'ensemble de l'année 2021 (+2%).

 
EUR/CHF - Le support de 1,05 ₣ tombe sous le coup des restrictions sanitaires en Europe (-0,5% vendredi) : cela faisait jour que l'on surveillait les tentatives de la paire EUR/CHF de cassure du seuil de 1,05 ₣, lequel faisait figure de seuil plancher durant la pandémie et même depuis 2015. Celui-ci a succombé vendredi à la dépréciation de l'euro qui a suivi l'annonce de nouvelles restrictions sanitaires strictes en Allemagne et en Autriche. La question qui se pose est de savoir si les banquiers centraux suisses, lesquels s'élèvent régulièrement contre la forte valorisation du franc, interviendront prochainement sur les marchés des changes pour freiner l'ascension de la devise helvète. Pour le moment, on observe aucune trace d'une intervention quelconque et le taux EUR/CHF poursuivait ce lundi sa chute.
EUR/NOK - La baisse des prix du pétrole continue d'affecter la couronne (+0,4% vendredi) : avec son nouveau repli enregistré vendredi, la couronne norvégienne porte à quasiment -4% la valeur des pertes subies face à l'euro depuis maintenant un mois. Si l'annonce par la banque centrale norvégienne de l'arrêt définitif de ses achats quotidiens de devise pour aider à financer le budget de l'Etat a porté un fort préjudice à la couronne, cette dernière est très largement impactée également par le dégonflement des prix du pétrole résultant directement du retour généralisé de restrictions sanitaires en Europe la semaine dernière. Les prix du pétrole en Europe ont ainsi reculé de près de -10% en l'espace de moins de 4 semaines et chuté à leur plus bas niveau depuis 7 semaines à moins de 79 $ sur fond de craintes de baisse de la demande à cause des restrictions sanitaires et hausse de l'offre en pétrole en cas de déblocage des réserves stratégiques en pétrole en Chine et aux Etats-Unis. Le taux EUR/NOK oscille en ce moment à son plus haut niveau depuis 7 semaines à environ 10,05 NOK. Le prochain niveau clé à la hausse se situe à 10,20 NOK.

 
EUR/PLN & EUR/HUF - Répercussions négatives sur les devises d'Europe de l'Est en écho aux nouvelles restrictions sanitaires en Europe (+0,4% et +1,2% vendredi) : sur fond de craintes de baisse de la demande des économies d'Europe de l'Ouest vers leurs voisins de l'Est, un certain nombre de devises de la région citée comme le zloty polonais ou encore le forint hongrois se sont vivement dépréciées la semaine dernière. Le zloty a enregistré -1,2% de pertes face à l'euro la semaine dernière et accentue sa chute ce lundi matin pour atteindre un creux depuis 2009 à plus de 4,70 PLN. Le forint hongrois a essuyé plus de 1% de pertes vendredi face à l'euro et revient titiller ses plus bas niveaux historiques à près de 369 HUF ce matin.

 
EUR/CNH - La banque centrale chinoise ne parvient pas à stopper la glissade de l'EUR/CNH (-0,5% vendredi) : si dans son dernier rapport trimestriel de stabilité financière la banque centrale chinoise entrouvre la porte à des mesures de soutien à l'économie et quand bien même si la banque chinoise commence à montrer son inconfort face à la forte et ininterrompue revalorisation du yuan, cela n'a peu d'effets sur la devise. Du moins face à l'euro contre lequel elle ne cesse de se revaloriser, au point de toucher un pic de plus de 5 ans à moins de 7,20 ¥. La dégradation de la valeur de l'euro est très largement responsable de la chute de la paire de change qui semble en revanche totalement immunisée aux échos négatifs en provenance de Chine, que ce soit concernant les signaux de ralentissement économique ou encore les difficultés financières rencontrées par plusieurs promoteurs immobiliers. Si la cassure des 7,20 ¥ se confirme le prochain niveau stratégique à surveiller sera celui de 7,00 ¥.


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