Actualités du marché des devises

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juil. 13, 2021 | Analyse du marché des devises

Thèmes globaux

Les statistiques commerciales chinoises apaisent les mœurs,  le dollar surveille l'inflation aux Etats-Unis

  

Tendance du jour : les risques sanitaires sont on ne peut plus présents et continuent d'agiter les débats de marché, néanmoins on bénéficie ce matin d'une éclaircie qui vient temporairement détourner les regards de cette thématique. Les dernières statistiques commerciales chinoises se révèlent très bonnes et très largement au-dessus des attentes, soit des résultats bienvenus alors que l'on s'inquiétait récemment d'un ralentissement de la reprise chinoise. Les marchés des changes sont assez stables ce matin mais certaines devises, notamment celles qui avaient le plus fortement chuté sur ces derniers jours, se reprennent. C'est le cas du dollar australien, du dollar néo-zélandais mais aussi de l'ensemble des devises asiatiques. L'euro est stable face au dollar et au yen et reste encore un peu sonné par les propos la veille de la présidente de la BCE qui a laissé entendre que les mesures de soutien devraient se prolonger en 2022. Le rand reste sur la défensive et subit de plein fouet un mouvement de défiance des investisseurs étrangers à l'égard de l'Afrique du Sud et de ses actifs alors que le pays est actuellement le théâtre de violences et troubles sociaux. L'évènement majeur de la journée est la publication des nouveaux chiffres d'inflation aux Etats-Unis qui ne manqueront pas d'alimenter les débats sur le calendrier monétaire de la Fed et une possible action de "tapering" (ie. réduction des rachats d'actif) de sa part dès la rentrée de septembre.
 
EUR/USD - Christine Lagarde préchauffe les marchés avant la réunion de juillet : dans un peu moins de deux semaines, le 22 juillet, la Banque centrale européenne (BCE) tiendra une nouvelle réunion monétaire, et à cette occasion la banque actualisera sa communication concernant l'orientation future de ses taux d'intérêt et de ses programmes de rachat d'actif (aussi communément appelé en anglais "forward guidance") en accord avec le nouvelle objectif d'inflation défini à 2% à l'issue de la revue stratégique opérée par cette dernière pendant plus d'un an. On n'utilise pas le conditionnel ici car c'est la présidente Christine Lagarde, elle-même, qui a annoncé hier la nouvelle à l'occasion d'un entretien donné à la chaîne d'information Bloomberg. La réunion de juillet sera "importante" selon cette dernière. Ne dévoilant pas, ou très peu de détails, sur la teneur de ces nouvelles "guidances", le gouverneur central européen a tout de même indiqué que le programme quantitatif d'urgence déployé pendant la pandémie dont l'enveloppe totale s'élève à 1875 Mds€ sera maintenu "au moins" jusqu'à son échéance de mars 2022 et qu'après un dispositif de transition pourrait être élaboré afin d'accompagner la reprise. Pour résumer, la BCE n'a pas l'intention de stopper de manière trop prématurée sa politique de soutien et devrait ainsi conserver une approche accommodante pendant une période étendue de temps. Une première hausse de taux n'est donc pas du tout à l'agenda pour le moment du côté européen, du moins très certainement pas l'année prochaine. Un constat qui tranche avec les anticipations actuelles que l'on peut voir aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni où un grand nombre d'observateurs estiment qu'un premier resserrement monétaire pourrait être réalisé dès 2022. On s'en doutait mais cela est une nouvelle fois confirmé par Christine Lagarde, la BCE est à la traîne dans son cycle monétaire par rapport aux autres pays industrialisés à l'exception notable du Japon. Cette réalité rend de ce fait difficile une revalorisation significative de l'euro mais en plus porte le risque d'une perte de valeur de ce dernier face à la revalorisation de certains pairs comme le dollar qui a tiré sa très bonne performance réalisée sur la première moitié d'année (+3%) des spéculations autour d'une première hausse de taux prématurée aux Etats-Unis. Si la déclaration de Lagarde a porté hier peu préjudice à l'EUR/USD (-0,1% à 1,1860 $), elle ne l'a pas non plus aidé à prolonger le mouvement de retracement haussier démarré la semaine dernière consécutivement à un repli de -1,2% en 8 séances. Peu volatile sur ce début de semaine, la paire EUR/USD sera très attentive à la publication cet après-midi des nouvelles statistiques d'inflation aux Etats-Unis (14h30). Un fléchissement de la dynamique annuelle de prix pourrait donner du crédit à la thèse du gouverneur central américain selon laquelle l'inflation est transitoire et ainsi offrir du temps à ce dernier pour procéder à un éventuel ajustement de la politique de soutien monétaire (biais baissier pour le dollar). À l'inverse, une accélération des prix et notamment de l'indice sous-jacent (consensus : 4,0% A/A vs. 3,8% en mai) pourrait alimenter les spéculations autour d'un "tapering" imminent de la part de la Fed (biais haussier pour le dollar).
 
EUR/GBP - Boris Johnson maintient la levée des restrictions : il n'aura finalement pas plié face à la pression de spécialistes de la santé lui recommandant vivement de reporter la levée des dernières restrictions encore en place dans le pays. Comme il l'avait déjà indiqué la semaine dernière, Boris Johnson a confirmé hier la suppression des dernières mesures sanitaires à partir du 19 juillet quand bien même si le Royaume-Uni fait l'objet d'une forte recrudescence des contaminations. Le premier ministre britannique a jugé qu'il était le bon moment pour procéder à ce déconfinement intégral du pays, ce dernier ne voulant pas se résoudre à reporter une seconde fois une action qui était supposée être réalisée fin juin. À sa décharge, le nombre de nouvelles contaminations restent élevés à plus de 30k par jour mais recule légèrement depuis quelques jours, quant au nombre de nouvelles hospitalisations il reste relativement faible. Pas de mauvaises surprises donc pour la livre sterling qui demeure sur ce début de semaine très stable face à l'euro dans la partie inférieure du couloir de prix 0,85-0,87 £. La paire EUR/GBP oscille même actuellement sur ses plus bas niveaux depuis 3 mois à hauteur de 0,8540 £ mais montre pour le moment peu de dynamisme pour rejoindre la barrière de 0,85 £ qu'elle n'a plus atteint depuis début avril. En attendant la publication coup sur coup mercredi et jeudi des statistiques d'inflation et d'emploi au Royaume-Uni, la livre sterling pourrait faire preuve d'attentisme et rester globalement guidée par le sentiment général des acteurs de marché. La dissipation temporaire de la nervosité ambiante lui est actuellement favorable, mais attention les derniers jours ont montré au combien le vent peut vite tourner sur les marchés des changes.
 
EUR/JPY - Echec de la tentative de retour à 131 ¥ : le taux EUR/JPY avait amorcé la séance de lundi sur la défensive principalement à cause de l'omniprésence des inquiétudes à l'égard du variant Delta et de la multiplication des annonces de nouvelles restrictions en Asie et en Europe (en Espagne notamment). Toutefois ces peurs se sont vite dissipées et été chassées par les nouveaux records réalisés par les marchés actions européen (indice Stoxx 600) et américain (indices S&P 500, Nasdaq & Dow Jones). Si la reprise du rallye boursier a donné l'occasion à la paire EUR/JPY d'inverser la tendance et retracer les pertes du début de journée, elle n'a cependant pas constitué un facteur assez puissant pour ramener le taux de change au-dessus du seuil de 131 ¥. Il s'est cassé les dents sur cette barrière hier mais également ce matin. Il faut dire que les annonces hier de Christine Lagarde (voir segment EUR/USD) n'a pas constitué un réel atout à une revalorisation de l'euro et que le contexte global sanitaire invite à un optimisme mesuré.
  
EUR/CNH - De très solides données commerciales au soutien du yuan : les statistiques commerciales publiées ce matin en Chine s'avèrent bien meilleures que prévu, et notamment les exportations qui progressent de +32% sur un an. C'est bien mieux que ce le consensus anticipait (23%) ou même que la performance enregistrée en mai dernier (28%). Les importations sont également supérieures aux attentes et ressortent à 36,7% sur un an contre 30% anticipé. L'économie chinoise, dont on avait observé récemment des signaux de ralentissement, rassure quelque peu ce matin. L'accélération des exportations a de quoi étonner quand on connaît les nombreux problèmes d'approvisionnement qui impactent l'industrie en raison d'effets de pénurie de matériaux et de congestion des ports américains et européens. Si la forte reprise des économies américaines et européennes est un élément explicatif important du résultat de ce matin la dépréciation de près de -2% du yuan face au dollar en juin en est un autre. Les bonnes statistiques commerciales chinoises égayent la devise chinoise ce matin, cette dernière progressant de près de +0,2% face à l'euro et au dollar américain. Le taux EUR/CNH enchaîne ainsi ce matin une seconde séance consécutive de repli et oscille toujours à proximité de ses plus bas niveaux de l'année à 7,67 ¥.
  
EUR/ZAR - Le rand vivement impacté par les violences sociales en Afrique du Sud : la devise sud-africaine s'est dépréciée lundi de -1,4% face à l'euro et est revenu tutoyer ses plus bas niveaux depuis presque 2 mois face à l'euro à plus de 17,0 ZAR à cause d'un mouvement de frilosité des investisseurs face aux violences sociales qui ont éclaté dans le pays. La condamnation annoncée le 8 juillet dernier de l'ancien président Jacob Zuma à 15 mois de prison ferme semble être l'élément déclencheur. Depuis cette date on observe un effet une multiplication de scènes de pillage et manifestations dans le pays. Le rand reste sur la défensive ce matin mais la barrière de 17,10 ZAR fait office de résistance pour la paire EUR/ZAR et freine pour le moment une expansion plus importante de cette dernière.
  
EUR/THB - Le baht tente de relever la tête au lendemain de sa chute à un creux de presque 3 ans : le taux EUR/THB a bondi hier de +0,4% et porté à presque 4% ses gains sur les trois dernières semaines. Celui-ci a par ailleurs clôturé lundi à 38,7 THB, soit son plus haut niveau depuis juillet 2018. La dépréciation du baht est toujours alimentée par les risques sanitaires qui enflent depuis plusieurs jours en Thaïlande. Le pays enregistre actuellement un pic de contamination comme il n'en avait pas encore vécu auparavant et recense désormais près de 10k nouveaux cas par jour. Les autorités thaïlandaises ont décidé en réaction d'imposer depuis vendredi un confinement de 14 jours sur la ville de Bangkok et quelques provinces. Ce matin, la paire de change retrace à la baisse (-0,3%) et tente de se remettre de ses émotions de la veille.

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