Actualités du marché des devises

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juin 21, 2021 | Analyse du marché des devises

Thèmes globaux

L'euro relève timidement la tête malgré une aversion au risque toujours dominante

Tendance du jour : le début de séance est relativement calme même si la nervosité générée par la réunion de la Fed la semaine dernière reste encore palpable puisque l'on sort d'une séance asiatique marquée par d'importants mouvements de recul des principaux indices boursiers, notamment au Japon (-2,5%) et en Australie (-1,8%). L'euro retrouve quelques couleurs face au dollar mais le rebond est pour le moment très timide et s'apparent à un mouvement technique consécutif à sa lourde chute de la semaine dernière. Le taux EUR/JPY est stable et globalement toujours orientée à la baisse. C'est tout l'inverse pour les paires EUR/AUD et EUR/NZD qui sont, elles, plutôt orientées à la hausse. Les devises asiatiques sont ce lundi en net repli face à l'euro et subissent de plein fouet le regain de nervosité dans la région. C'est une journée qui sera pauvre en données économiques majeures aussi cela apparaît propice aux mouvements correctifs et autres mouvements de retracement technique.

 
EUR/USD - Un membre de la Fed alimente l'ascension du dollar : les propos vendredi de James Bullard, président de l'antenne régionale de la Fed à Saint Louis, évoquant une possible hausse de taux l'année prochaine, ont fait grand bruit sur les marchés financiers. Après la réunion monétaire de mercredi, les marchés étaient préconditionnés à réagir à la moindre évocation de changement de cap monétaire à venir prochainement aux Etats-Unis. À travers cette annonce, Bullard n'a fait que mettre une pièce dans la machine, et donné un peu plus de crédit aux anticipations de marché actuelles qui voient la banque centrale américaine opérer son premier resserrement monétaire dès 2022. L'élargissement du spread de taux 2 ans entre les Etats-Unis et l'Allemagne à un pic de 6 mois a soutenu la dynamique d'ascension du dollar, lequel a enchaîné vendredi une 3ième séance consécutive de hausse face à l'euro pour un gain cumulé de +2,2%. Le taux EUR/USD a ainsi clôturé la semaine à un plus bas depuis 10 semaines à 1,1860 $. Il faut remonter au mois de mars dernier pour observer une telle correction de la paire de change. À l'époque celle-ci avait cédé -2,7% en 7 séances, passant de 1,22 $ à 1,1850 $. Elle avait ensuite un peu retracé à la hausse avant de dégringoler à nouveau et toucher un creux à 1,17 $. Bis repetita en juin ? Possible. Le taux se redresse modestement ce matin, soutenu probablement par l'effet de soulagement provoqué par le résultat du premier tour des élections régionales en France où la formation d'extrême-droite, le Rassemblement National, a fait un moins bon score que prévu. Les opérateurs de marché peuvent y voir un signe de bon augure avant les présidentielles de 2022. Cette semaine, l'attention se portera principalement sur la publication ce mercredi des premiers indicateurs d'activité PMI du mois de juin en Zone Euro et aux Etats-Unis, et vendredi des indices de prix PCE dont on sait qu'ils sont les outils de mesure dont se sert la réserve fédérale américaine pour évaluer faire ses projections d'inflation.

 
EUR/GBP - Tout est à refaire, les risques sanitaires freine la livre : alors que l'on croyait percevoir les signaux d'une nouvelle tentative d'ascension de la livre sterling, celle-ci a été littéralement tuée dans l'œuf par le retour d'incertitudes sanitaires au Royaume-Uni. Le franchissement jeudi du cap de 10 000 nouvelles contaminations pour la première fois en quatre mois a jeté un froid auprès des acheteurs de livre sterling qui peuvent craindre par ce nouveau regain de vigueur de la pandémie un possible frein à une reprise totale et significative de l'économie britannique. Le taux EUR/GBP que l'on avait vu chuter jeudi dernier à un creux de 10 semaines à 0,8540 £ est depuis remonté au-dessus de son ancien support de 0,8580 £ et tentait ce matin de revenir à hauteur du seuil de 0,86 £. Toujours pas de sortie donc du couloir de 0,85-0,87 £. Cette inertie de la paire EUR/GBP, particulièrement exacerbée au mois de juin, pourrait être remise en cause dès cette semaine à l'occasion ce jeudi de la réunion de la Banque d'Angleterre. Si aucun économiste sondé en amont de cet évènement anticipe un ajustement de l'arsenal monétaire, que ce soit le taux directeur (0,1%) ou le programme de rachat d'actifs (875 Mds£), il faudra néanmoins surveiller la communication de la banque et notamment sa stratégie face à la hausse des pressions inflationnistes dans le pays. L'inflation générale est remontée en mai au-dessus de l'objectif de 2% fixé par la banque ce qui pourrait susciter quelques débats au sein du conseil de gouvernance quant à la nécessité de conserver une politique ultra-accommodante pendant une période prolongée de temps . La remontée des cas de COVID outre-Manche pourrait néanmoins convaincre les banquiers centraux de jouer la carte de la prudence pour le moment. Pas certain que cela emballe la livre si c'est ce scénario qui se produit.

 
EUR/JPY - Un regain de volatilité qui fait les affaires du yen  : celui que l'on appelle communément l'indice de la peur - le VIX - a bondi vendredi à un pic d'un mois alors que dans le même temps Wall Street enregistrait sa pire séance depuis 5 semaines (-1,3% pour l'indice S&P 500 / -0,9% pour l'indice Nasdaq). Face à ce regain de nervosité des marchés boursiers qui s'inquiètent du possible changement de cap monétaire à venir aux Etats-Unis, le yen connait un important regain d'attractivité. Recherché pour sa qualité d'actif "refuge" utilisé comme couverture naturelle dans les portefeuilles d'investissement lors de périodes de turbulence sur les marchés financiers, la devise japonais a enchaîné vendredi dernier une 3ième séance consécutive de hausse face à l'euro pour un gain cumulé de plus de 2%. Le taux EUR/JPY a ainsi clôturé pour la 1ière fois sous le seuil de 131 ¥ en 7 semaines. Au regard de la faible valorisation de la devise japonaise eu égard à sa correction de 7% sur le début de l'année face à l'euro, le potentiel haussier de cette dernière est important. Encore faut-il que les secousses s'accentuent sur les marchés financiers. Ce qui n'est pas inenvisageable si la montée des pressions inflationnistes à travers le monde participe à mettre fin plus tôt que prévu aux politiques ultra-accommodantes déployées durant la pandémie et contribue à amorcer un nouveau cycle de resserrement monétaire.

 
EUR/AUD & EUR/NZD - Coup de mou des matières premières, les devises océaniennes flanchent : si le dollar et le yen sont les deux principaux gagnants des annonces récentes de la Fed, à l'inverse le dollar australien et son homologue néo-zélandais en sont des victimes collatérales. La perspective d'un reflux probable à venir des injections massives de liquidité par la banque centrale américaine et d'un premier resserrement monétaire susceptible d'intervenir aussi prématurément qu'en 2022 ont vivement impacté les cours des matières premières, notamment des métaux et des produits agricoles. Les signaux de ralentissement de la reprise en Chine ou encore la hausse des contaminations au Royaume-Uni sont également des facteurs qui participent à nourrir les craintes d'un effet négatif sur la demande pour ces produits. Très sensibles à cet aspect-là du fait que l'Australie et la Nouvelle Zélande sont tous les deux des exportateurs nets de métaux, produits agricoles et laitiers (surtout pour la NZ), l'Aussie et le kiwi dollar sont actuellement sous pression. Le taux EUR/AUD oscille actuellement sur ses plus hauts niveaux depuis 20 semaines (début février) à plus de 1,5850 A$ et le taux EUR/NZD tutoie ce matin ses plus hauts de l'année et le seuil de 1,71 NZ$. Si jamais la nervosité venait à s'intensifier sous l'effet d'une hausse significative des taux d'intérêt américains alors nous pourrions observer une dépréciation plus significative de ces devises.

 
EUR/HUF & EUR/CZK - Une hausse de taux et ça repart ? : selon toute vraisemblance, la Hongrie et la République Tchèque seront cette semaine les deux premiers pays de l'Union Européenne à opérer une première hausse de leur taux d'intérêt. Le consensus mise sur une hausse de +25pb à 0,85% en Hongrie ce mardi et de +25pbs à 0,50% en République Tchèque ce mercredi. Cela sera-t-il suffisant pour enrayer la dynamique corrective subie par le forint (-3% sur les 7 dernières séances) et la couronne tchèque (-1% sur les 7 dernières séances). Pas certain. Il faudra probablement plus que cette simple annonce qui est déjà largement intégrée par les marchés. En revanche, si les banquiers centraux hongrois et tchèques venaient à ouvrir la porte à d'autres hausses à venir cette année, cela pourrait participer à éteindre le feu crée par les annonces de la Fed et le regain de nervosité qu'elle a entraîné sur les marchés financiers.


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