Actualités du marché des devises

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nov. 06, 2020 | Analyse du marché des devises

Thèmes globaux

Pas de résultat, pas de problème.  Les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis pour patienter

 On est toujours dans l'attente des résultats finaux qui tardent à être publiés aux Etats-Unis. Cela n'a aucun impact sur le moral des investisseurs qui restent globalement optimistes et semblent se satisfaire de la perspective d'une probable victoire de Joe Biden avec un Congrès divisé en deux. L'influence du scrutin américain est perceptible sur les marchés à en juger par la volatilité sur les marchés des changes qui est dans la continuité de la séance précédente. Le dollar reste sur la défensive ce matin tandis que l'euro (1,18 $) gagne du terrain face à un grand nombre de ses pairs grâce à l'appui temporaire de bons chiffres de production industrielle en Allemagne. Le redressement spectaculaire des marchés actions européens (+7% en 4 séances) ; même s'ils ouvrent ce matin en léger repli ; n'est peut-être pas complètement étranger à la bonne conduite de l'euro. Les mauvaises nouvelles au niveau sanitaire en provenance d'Europe ne semblent pas affecter les marchés dont les regards restent exclusivement braqués vers les Etats-Unis. Ils devraient le rester tant que la course à la Maison Blanche n'est pas terminée. La publication des chiffres de l'emploi américain cette après-midi offre un autre prétexte pour justifier cet intérêt "autocentré" sur les Etats-Unis. On surveillera la livre sterling qui s'est offert une percée hier à un pic de 2 mois face à l'euro mais dont les velléités d'ascension restent freinées par la barrière de 0,90 £. Parmi les principaux mouvements observés ce matin sur les marchés des changes, on note le franchissement du seuil de 10 TRY par le taux EUR/TRY pour la première fois de son histoire, portant ainsi les pertes de la livre turque à -50% sur l'année. À noter également le beau rebond de plus de 1% de la roupie indonésienne sur fond de demande soutenue des marchés pour les obligations souveraines indonésiennes (recul du taux 10 ans à son plus bas niveau depuis février 2018).

Agenda du jour : Chiffres de l'emploi aux Etats-Unis et au Canada, production industrielle en Allemagne et fin de certains décomptes aux Etats-Unis  - Rendez-vous traditionnel le premier vendredi de chaque mois, les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis (14h30) se voient ce mois-ci voler la vedette par les élections présidentielles dont l'issue finale se fait toujours attendre. On espérait hier un résultat définitif dans plusieurs Etats or ils ne sont jamais arrivés. On peut néanmoins espérer d'ici ce soir que le verdict final tombe en Géorgie et en Pennsylvanie. Les acheteurs de dollar pourraient néanmoins positivement accueillir un nouveau recul du chômage aux Etats-Unis, le sixième consécutif (consensus 7,7% vs. 7,9% en octobre). Le Canada publiera également à la même heure que son voisin américain les chiffres de l'emploi du mois d'octobre (14h30), lesquels pourrait montrer une légère inflexion du chômage (consensus 8,8% vs. 9,0% en septembre). Bonne nouvelle ce matin en Allemagne où la production industrielle enregistre un rebond en septembre (+1,6% M/M vs. consensus +2,7%) et voit l'estimation du mois d'août révisée à la hausse (+0,5% M/M vs. -0,2% initialement publié).

USD

Etats-Unis : Pas de résultat, pas de problème... ou presque (USD) - On aurait pu penser que le sort de la présidentielle américaine serait décidé jeudi or il n'en fut rien. Les dépouillements continuent de se faire (très doucement) dans 5 Etats : le Nevada, l'Arizona, la Géorgie, la Caroline du Nord et la Pennsylvanie. Joe Biden est donné gagnant dans les deux premiers tandis que Donald Trump a l'avantage dans les trois suivants. Le gain du Nevada et la confirmation d'une victoire dans l'Arizona offrirait la victoire à Biden, si tant est que le Wisconsin reste démocrate après un probable recompte des voix. Comme la loi le lui permet, les républicains ont en effet demander un second décompte sachant que l'écart final entre les deux principaux candidats est inférieur à 1%. Au Congrès, il n'y a toujours pas de résultats définitifs pour le moment mais au regard des projections, il se pourrait fortement que l'on reste dans la même configuration que ces deux dernières années, c'est à dire un Parlement divisé en deux avec une Chambre des représentants dominée par les démocrates et un Sénat sous pavillon républicain. C'est étonnement cette perspective qui rassure les marchés qui semblent ne plus réellement se préoccuper de la course à la Maison Blanche. Un Congrès divisé en deux devrait à priori éviter des changements trop radicaux de la part de la prochaine gouvernance, mais aussi indirectement maintenir la Fed sous pression pour assurer un rôle de "béquille" de l'économie sachant que la réponse fiscale à la crise sanitaire pourrait être retardée ou réduite en raison des divergences bipartites au Congrès. La réserve fédérale américaine a d'ailleurs, comme on pouvait se l'attendre au regard des circonstances sanitaires très dégradées aux Etats-Unis, ouvert la porte hier soir à une réévaluation de son programme de rachat d'actifs dans les mois à venir. Pour le moment, la banque ne ressent pas d'urgence à intervenir de nouveau et à intensifier le rythme d'achat actuellement de 120 Mds$/mois sachant que l'économie américaine ne montre pas pour le moment de signes inquiétants de ralentissement. Au contraire, les indicateurs macroéconomiques publiés cette semaine montrent une solide activité du secteur manufacturier (pic de 2 ans en octobre), un secteur des services qui reste solide malgré un fléchissement de la dynamique (plus faible rebond en 5 mois en octobre) et un volume total de bénéficiaires d'allocations chômage qui continue de reculer semaine après semaine (7,3 Mln la semaine du 24 octobre vs. 7,8 Mln la semaine précédente). Les nouveaux chiffres de l'emploi publiés cette après-midi aux Etats-Unis sera une nouvelle opportunité de jauger l'état de l'économie américaine et la probabilité d'une possible intervention de la Fed avant la fin de l'année. Le dollar a vivement corrigé hier sur fond de soulagement global des marchés face à l'issue qui se dessine au niveau de la présidentielle américaine, c'est à dire une probable victoire de Joe Biden avec un Congrès divisé. Les marchés actions ont connu une nouvelle séance faste et le billet vert s'est contracté de -0,8% face à l'euro heurtant au passage un creux de près de 2 semaines à 1,1860 $. Les pertes ne se sont pas limitées à l'euro puisque la devise américaine a cédé au passage hier -0,7% face au yuan, -1% face au yen et -1,2% face à la livre sterling. Une journée donc à oublier pour la devise américaine qui sous la perspective d'un président démocrate semble bien parti pour poursuivre la dynamique baissière amorcée au printemps dernier. On reste tout de même très attentif aux réactions juridiques mais aussi sociales du résultat final de ce scrutin. Car s'il ne fait aucun doute que Donald Trump utilisera tous les recours légaux possibles pour éviter la défaite comme le confirme sa nouvelle intervention télévisée hier, il ne faut pas sous-estimer de possibles mouvements de contestation sociale (possiblement violente) qui pourrait s'emparer du pays une fois le résultat tombé.

EUR

Europe : Une seconde vague violente assombrit les perspectives européennes (EUR, JPY) - Le hasard fait bien les choses. Le jour où l'Organisation Mondiale de la Santé a fait part de ses inquiétudes face à l' "explosion" du nombre de cas de COVID-19 en Europe, plusieurs pays dont la France, l'Italie, Espagne et l'Allemagne ont enregistré jeudi un nouveau record journalier de contamination. En Italie, un couvre-feu national entrera en vigueur dès ce vendredi tandis qu'en Grèce c'est l'option d'un reconfinement qui a été décidé hier pour 3 semaines. Cette seconde vague de la pandémie qui se révèle jour après jour plus "violente" (ministre de la santé française, Olivier Véran) que la première menace à nouveau l'économie européenne. La confirmation cette semaine d'une inflexion des indices d'activité PMI de la Zone Euro en octobre nous le confirme. Tout comme d'ailleurs la publication hier des nouvelles projections économiques trimestrielles de la Commission Européenne. Le principal enseignement que l'on tire de ces nouvelles estimations est la forte réduction des perspectives de croissance pour 2021. Bruxelles ne table plus "que" sur un rebond de 4,2% du PIB de la Zone Euro l'année prochaine contre 6,1% initialement estimé en juillet. C'est véritablement l'effet "seconde vague". L'autre conséquence directe c'est l'accroissement vertigineux et alarmant des dépenses publiques et de la dette en Europe. Ils seront quatre pays cette année à enregistrer un déficit public supérieur à 10% du PIB (France, Italie, Espagne, Belgique) et bien plus à voir leur dette publique dépasser le seuil symbolique de 100% du PIB à la fin de l'année. Si pour la Commission, il n'est pas pour le moment question de parler d'austérité puisque cette dernière a suspendu en mars dernier les règles de discipline budgétaire, cette dette pourrait à terme se révéler un fardeau lourd à porter si d'aventure les taux d'intérêt venait à monter subitement. La Commission mise beaucoup sur le déploiement du plan d'aide européen de 750 Mds€ qui entrera en vigueur l'année prochaine, encore faut-il que les 27 Etats européens parviennent à s'aligner entre eux sur la composition du futur budget européen auquel ce plan est adossé. L'envol hier de l'EUR/USD ne doit pas nous méprendre sur sa nature qui est un mouvement haussier presque exclusivement causé par un recul du dollar. Les doutes autour de l'économie européenne se reflète dans la volatilité des deux paires de changes, EUR/JPY (122,5 ¥) et EUR/CHF (aux portes du seuil de 1,07 ₣) qui sont restées très stables hier.

GBP

Royaume-Uni : faux départ pour la livre sterling ? (GBP) - La devise britannique a fait le "yo-yo" jeudi au gré des annonces de nouvelles mesures de soutien de la part de la Banque d'Angleterre et le gouvernement britannique mais aussi de l'enthousiasme général des marchés face à une probable victoire de Joe Biden aux Etats-Unis. L'annonce d'une hausse plus importante que prévu du programme de rachat d'actifs de la part de la banque centrale (+150 Mds£ à 895 Mds£ vs. consensus +100 Mds£ à 845 Mds£) faisant écho aux informations divulguée la veille par le journal britannique The Telegraph indiquant que la BoE songerait à adopter des taux négatifs ont fait plier la livre sterling à un creux d'une semaine face à l'euro (0,9070 £). L'EUR/GBP n'a pas pu poursuivre son ascension, la paire étant stoppée nette dans son élan par le retour d'inquiétudes autour de la conjoncture européenne mais surtout la vague d'optimisme en provenance des Etats-Unis qui poussa la paire GBP/USD à enregistrer un rebond de +1,2% jeudi. Sous l'influence de la paire GBP/USD, le taux EUR/GBP a rapidement cédé les gains acquis en début de matinée et reculé jusqu'à atteindre un creux de 2 mois à moins de 0,90 £. Plus de peurs que de mal finalement puisque finalement la paire de change a vu sa glissade freinée subitement après le passage de ce seuil qui apparaît pour l'heure être un palier encore trop difficile à franchir. Les incertitudes qui continuent de peser autour du sort des négociations sur le Brexit qui peinent à se débloquer mais aussi les incertitudes économiques au Royaume-Uni où la situation sanitaire très dégradée a poussé les autorités à opter pour un nouveau reconfinement en Angleterre offrent pour le moment peu de perspectives positives aux acheteurs de livre sterling. L'absence de catalyseurs haussiers déterminants est clairement un frein à une ascension plus importante de la devise britannique.


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