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oct. 27, 2020 | Analyse du marché des devises

Thèmes globaux

Un bref moment de répit ? Pas pour la livre turque

  • Un mouvement de panique qui fait pschitt ? Cela en a tout l'air ce matin puisque les secousses aperçues la veille sur les marchés actions américains et européens ne se prolongent pas,  ou très peu ce matin en Asie. Non pas que les craintes autour d'une seconde vague et d'un possible reconfinement en Europe ont disparu,  cependant les investisseurs préfèrent jeter leur dévolue ailleurs. Du moins temporairement. Ce matin, le rebond plus important que prévu de la croissance en Corée du Sud au 3ième trimestre, la progression continue des revenus de l'industrie chinoise ou encore les résultats encourageants obtenus lors des tests cliniques du projet de vaccin britannique AstraZeneca/Université d'Oxford viennent occulter les inquiétudes des marchés. L'euro en profite pour reprendre des couleurs (1,18 $ face au dollar et 124 ¥ face au yen) et effacer les pertes accumulées face à un large majorité de ses pairs, aussi bien devises du G10 que devises émergentes. Malgré ce bref répit, la devise européenne reste toujours sujet à revirement du sentiment de confiance que lui accord actuellement les acteurs de marché puisque le spectre d'un reconfinement en Europe apparaît de plus en plus visible à l'horizon. En manque d'options pour enrayer la progression de la pandémie dans la région, les autorités européennes réfléchissent sérieusement à cette option qu'elles aimeraient néanmoins éviter pour ne pas endommager encore plus l'économie. L'Allemagne et la France pourraient dans les prochains jours durcir encore les restrictions, le journal allemand Bild évoquant même un "reconfinement léger" outre-Rhin. Profitant d'un moment de répit, les devises d'Europe de l'Est (PLN, CZK, HUF), que l'on a vu sur la défensive depuis plusieurs jours, se reprennent légèrement face à l'euro. La livre turque (9,6 TRY) continue sa chute en avant, sans pour autant que cela n'affecte les autres devises.
  • Agenda du jour : Rebond plus important que prévu en Corée du Sud, chômage en Espagne & indice de confiance aux Etats-Unis  - La bonne nouvelle de ce matin nous vient de Corée du Sud où les premières estimations de croissance au 3ième trimestre indiquent un rebond plus important que prévu de l'économie coréenne (+1,9 % T/T Vs. consensus +1,7%). Une nouvelle qui vient enrayer temporairement le sentiment de panique amorcé hier sur les marchés actions. Parmi les principaux indicateurs macroéconomiques à suivre ce mardi, on aura un œil en Europe sur les chiffres du chômage en Espagne au T3, même si en réalité l'attention des acteurs de marché reste principalement focalisée en réalité sur les annonces des responsables politiques européens en matière de restriction sanitaire mais aussi sur les annonces à venir jeudi de la Banque Centrale Européenne (BCE). Aux Etats-Unis, on suivra cette après-midi les statistiques de commandes de biens durables (13h30) ainsi que l'indice Conference Board de confiance des ménages (15h00). Il sera intéressant de voir pour ce dernier si le moral des consommateurs américains est de nouveau impacté par les risques sanitaires et l'absence de nouvelles mesures de relance aux Etats-Unis.
  • Global : Seconde vague, les marchés actions voient rouge  (USD, JPY) - Face aux records de contamination recensés le weekend dernier en Europe et aux Etats-Unis, les marchés actions ont vu rouge. Aux Etats-Unis, l'indice principal S&P 500 a cédé près de -2% et subi ainsi sa pire performance en séance depuis un mois. Pour l'autre indice majeur, le Dow Jones, il faut remonter à début septembre pour voir une aussi forte contraction (-2,4%). La bourse européenne a elle-aussi connu des turbulence, le CAC à Paris enregistrant un recul de presque -2% et son voisin allemande le DAX un repli de presque -4%, soit sa pire performance depuis 1 mois. Le dévissage du groupe SAP en bourse (-22%) est à l'origine de cette contre-performance de l'indice allemand. Ces frictions des marchés actions ne se prolongent pas ce matin en Asie, ou du moins les mouvements de repli observés dans certaines régions se révèlent bien plus modestes que la veille en Europe et aux Etats-Unis. La bourse australienne cède un peu moins de -2% ce matin, tandis que les principaux indices boursiers à Hong Kong et en Corée du Sud abandonnent environ -0,5%. Les actions chinoises résistent plutôt bien (+0,2% pour l'indice Shanghai Composite), tout comme les japonaises d'ailleurs. L'euro profite de cette non-prolifération d'un sentiment de panique ce matin pour redresser la tête et effacer une partie des pertes accumulées lundi face à nombreux de ses pairs. Après un repli de plus de -0,4% la veille face au dollar, la devise européenne se reprend ce matin et consolide ainsi sa position au-dessus de la barrière de 1,18 $.  Il faut croire que l'espoir, même très faible, d'un plan de relance américain alimenté dans la nuit par les propos optimistes de la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, fait effet sur la paire EUR/USD. À moins que ce soient les résultats positifs des tests du projet de vaccin britannique AstraZeneca/Université d'Oxford montrant une réponse immunitaire obtenue auprès des jeunes adultes et des personnes âgées qui alimentent ce matin un regain d'optimisme parmi les acteurs de marché. Si l'euro se refait la cerise face au dollar, les gains de la devise européenne sont plus modérés face au yen (124 ¥) et face au franc suisse (1,07 ₣).
  • Turquie : La déroute de la livre turque, une menace pour l'euro ? (TRY, EUR) - La livre turque a connu une nouvelle séance compliquée lundi, abandonnant plus de -1% face à l'euro et presque -1,5% face au dollar américain pour atteindre un nouveau plancher face à ces deux devises. La symbolique est forte puisque pour la première fois de l'histoire de la devise turque, elle s'échange désormais à plus de 8,0 TRY face au dollar. Face à l'euro, cette dernière s'échange actuellement à plus de 9,5 TRY. La lourde crise économique qui frappe actuellement la Turquie, mais aussi les inquiétudes autour de l'épuisement des réserves de change de la banque centrale turque ou encore les tensions géopolitiques très fortes entre la Turquie et la France (appel d'Ankara à boycotter les produits français) mais aussi les Etats-Unis (menace de sanctions au sujet du choix d'Ankara de recourir à un système de défense aérienne russe) sont à l'origine de la glissade inarrêtable de la devise turque. À l'heure où l'on parle la livre turque a perdu plus d'un tiers de sa valeur face au dollar américain en 2020, et presque -45% face à l'euro. Une telle dégringolade soulève quelques interrogations et surtout des craintes quant à une éventuelle répercussion des troubles turques sur l'Europe, et plus particulièrement les banques européennes qui ont d'importants liens avec la Turquie via leurs filiales. On a encore en tête la crise de la livre turque survenue en août 2018 et les effets indésirables provoqués à l'époque par la dépréciation rapide de la devise turque sur les cours boursiers européens et sur l'euro. Si les banques européennes ont depuis cet évènement fortement réduit leur exposition à la Turquie, la Banque des règlements internationaux (BIS) révèle dans un rapport que début 2020 l'Espagne, la France et l'Italie possédaient encore en cumulé près 110 Mds€ de dettes turques. Les banques Espagnoles possèdent à elles-seules 61 Mds€ d'actifs (56%), la France seulement 24 Mds€ et l'Italie 21 Mds€. Sachant que les banques sont déjà en première ligne parmi les acteurs les plus vulnérables face à cette crise sanitaire (risque de défaut des entreprises et ménages), aussi on peut voir que d'un mauvais œil les tensions actuelles entre Ankara et Paris, ainsi que la dépréciation importante de la devise turque qui affaiblit l'économie en alimentant l'inflation. Pour l'heure, l'euro n'est pas impacté car les regards des marchés sont pour l'heure focalisés sur des dossiers qu'ils considèrent plus brulants et/ou importants (élection américaine, Brexit, reprise, ...) mais il ne faut pas négliger les risques en provenance de Turquie et les répercussions qu'une crise économique et financière dans le pays provoquerait sur l'Europe.

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