Actualités du marché des devises

Retrouvez les dernières informations sur le marché des devises telles que EUR/USD, EUR/GBP, USD/JPY, GBP/USD.

oct. 16, 2020 | Analyse du marché des devises

Thèmes globaux

Des marchés suspendus au choix de B. Johnson sur le Brexit

  • C'est un début de séance assez calme auquel on assiste ce vendredi matin. La pandémie et les risques sur la reprise qui en découlent continuent d'agiter les débats, d'où un certain degré d'aversion au risque qui continue de dominer les échanges et un euro qui reste sur la défensive. Les interventions hier des deux candidats américains sur deux chaines de télévision différentes n'ont pas généré beaucoup de réactions, les investisseurs prêtant une oreille bien plus sensible aux discussions en cours sur un possible plan de relance qui ne progressent toujours pas. Le Brexit est aussi sur toutes les lèvres alors que l'on vient de passer hier l'échéance fixée par Boris Johnson lui-même pour décider de prolonger ou non les négociations commerciales avec les européens. Si toute laisse à croire qu'il pourrait y avoir une prolongation des discussions jusqu'à la fin du mois - les européens y sont favorables - les marchés sont pendus aux lèvres du premier ministre britannique, non sans une certaine appréhension. Le calme de la matinée pourrait se transformer en tempête cette après-midi si jamais un rebondissement inattendu survenait sur ce volet.
  • Agenda du jour : Salve de chiffres économiques aux Etats-Unis et décision attendue de Boris Johnson sur le Brexit  - L'attention des marchés se focalisera principalement sur le choix du premier ministre britannique de poursuivre ou non les négociations commerciales avec l'Union Européenne alors que la date butoir qu'il avait lui-même fixé est passée. Côté chiffres économiques, on aura un œil sur la publication en fin de matinée des estimations finales d'inflation au mois de septembre en Zone Euro (11h00), et surtout sur les statistiques de ventes au détail (14h30), de production industrielle (15h15) et les premières estimations de l'indice Michigan de confiance des ménages en octobre (16h00) publiées cette après-midi aux Etats-Unis.

GBP

Royaume-Uni : Le choix de Boris Johnson (GBP) - Il avait lui-même fixé au 15 octobre la date butoir pour décider ou non de prolonger les pourparlers avec Bruxelles en fonction des avancées réalisées préalables à un accord. Boris Johnson annoncera donc son choix ce vendredi de poursuivre ou bien quitter la table des négociation. Alors que l'on évoquait dans notre note de marché de jeudi la forte probabilité d'une prolongation jusqu'à la fin du mois, on en est moins sûr aujourd'hui sachant que les britanniques apparaissent déçus et frustrés de l'issue du peu de progrès réalisés à l'issue de la journée de jeudi et du Conseil de l'Union Européenne réunissant à Bruxelles les 27 dirigeants des pays membres de l'UE. Surtout, les britanniques n'ont pas reçu de signal fort indiquant une capacité et surtout une volonté des européens à faire des concessions pour assurer un accord avant la fin d'année. Au contraire, le communiqué officiel publié en marge du Sommet européen ne fait pas allusion à de possibles compromis possibles de la part des européens, au grand désespoir du camp britannique. Le négociateur en chef européen, Michel Barnier, a tenté de rassurer son vis-à-vis David Frost en indiquant que Bruxelles est déterminée à conclure un accord juste, et pour cela est prête à accélérer les négociations dans les prochains jours. Un message d'espoir qui tranche avec la communication plus hostile du président français, Emmanuel Macron, qui fait savoir que les européens sont prêts à un possible échec des négociations. La France bloque pour le moment les discussions sur la question de la pêche et refuse la solution de quotas proposée par les britanniques. Un nœud qui en crée un autre puisque Londres refuse en parallèle de faire des concessions sur la question de l'encadrement des aides publiques réclamé par Bruxelles. Si les plus optimistes noteront que depuis 4 ans, à chaque fois que l'on a été proche d'une rupture, celle-ci n'a pas eu lieu et un accord a finalement été trouvé dans la douleur. En sera-t-il de même encore une fois ? La rationalité fait croire que oui mais sur le volet du Brexit on n'est jamais à l'abri d'un rebondissement non-anticipé. Face à la montée des risques de rupture sur ces dernières 24 heures, la livre sterling se retrouve sur la défensive et approche à nouveau le seuil de 0,91 £ face à l'euro. La volatilité reste très modérée pour le moment comme si les investisseurs attendaient un signal avant de prendre position. L'annonce ce vendredi d'un prolongement des négociations et d'une nouvelle échéance pour conclure un accord renforcerait la conviction qu'une entente mutuelle est encore possible, aussi fine soit-elle. Un tel scénario offrirait un peu de répit à la livre et pourrait l'envoyer tester la résistance de 0,90 £ face à l'euro qu'elle n'a pas réussi à casser depuis presque 6 semaines. À l'inverse, l'annonce éventuelle d'une rupture des négociations provoquerait un choc sur les marchés très préjudiciable à la livre sterling que l'on pourrait voir dégringoler en direction du seuil de 0,93 £ (support majeur).

EUR

Europe : Risques sanitaires et commerciaux fragilisent l'euro (EUR) - Faisant preuve d'une certaine résilience depuis la rentrée, l'euro commence à être rattrapé par la montée des inquiétudes au sujet de la pandémie et de la refermeture progressive des économies européennes à l'issue d'une semaine marquée par la succession d'annonces de nouvelles restrictions strictes au sein des principaux pays de la Zone Euro. Les investisseurs ont encore le souvenir frais du confinement et des dégâts colossaux causés sur les économies (contraction record de la croissance au second trimestre), aussi ils voient d'un très mauvais œil ces nouvelles mesures mises en place pour contenir une seconde vague qui apparaît bien plus forte que la précédente (au moins en nombre de contaminations journalières). Après un fort rebond au 3ième trimestre, la croissance pourrait donc à nouveau se gripper au 4ième trimestre si la situation sanitaire se dégrade et un reconfinement apparaît inévitable. C'est cette menace qui plane actuellement au-dessus de l'Europe et provoque des sueurs froides aux acteurs de marché, et plus particulièrement aux détenteurs d'euro. Outre le risque sanitaire (et du coup économique par corolaire), on voit réapparaître cette semaine des risques de tensions commerciales entre l'Union Européenne et les Etats-Unis. Alors que l'Organisation Mondiale du Commerce a donné son feu vert à Bruxelles pour mettre en place des mesures de rétorsion contre Washington dans le conflit qui oppose Airbus à Boeing, la Maison Blanche a mis en garde qu'une telle action ne resterait pas impunie. Parallèlement à cela, on observe également quelques frictions autour des négociations en cours sur un projet de taxe sur les acteurs du numérique menées sous l'égide de l'OCDE. Face à l'absence de progrès et au blocage des américains sur ce dossier, la France par la voix de son ministre des finances, Bruno Lemaire, a fait savoir mercredi qu'elle prélèverait en fin d'année une taxe sur les GAFA au titre d'acompte sur l'impôt 2020. Cette décision pourrait générer d'importantes tensions entre américains et européens, cela quel que soit l'issue du scrutin présidentiel du 3 novembre prochain aux Etats-Unis. L'euro enchaîne ce matin une 4ième séance de baisse cette semaine face au dollar et menace de chuter sous le seuil support de 1,17 $ au-dessus duquel il oscille de manière continue depuis plus de deux semaines. Au lendemain de sa chute sous le seuil de 1,07 ₣ pour la première fois en 3 mois, le taux EUR/CHF reste sur la défensive ce matin mais voit pour le moment cette barrière majeure contenir ses velléités de repli. Carton plein pour le taux EUR/JPY qui est en passe de connaître une 5ième séance consécutive de recul pour une perte cumulée de près de -1,4%. La paire oscille à un creux de deux semaines et approche à grande enjambée du seuil de 123 ¥.

USD

Etats-Unis : Une hausse inattendue du chômage et des discussions sur le plan de relance bloquées (USD) - Les marchés ont eu la mauvaise surprise hier d'observer une hausse inattendue du nombre d'inscriptions aux allocations chômage de +898k la semaine dernière, soit la plus forte progression depuis fin août. Pour les investisseurs il est clair qu'il s'agit là d'un nouveau signe de ralentissement de la reprise économique causé par le regain de vigueur de la pandémie depuis la fin de l'été. Face à ces marques d'essoufflement de l'activité, la nécessité de mettre en place un nouveau plan de soutien pour accompagner la reprise et ne pas tuer dans l'œuf les progrès réalisés au printemps et cet été apparaît plus que nécessaire. Or malgré les velléités du président Donald Trump à consentir à un effort et réhausser la dernière proposition de plan d'un montant de 1,8 Trn$ pour se rapprocher de la position des démocrates qui poussent pour un plan de 2,2 Trn$, le président républicain au Sénat Mitch McConnell s'y oppose. En effet une frange du parti républicain refuse l'idée d'une hausse trop importante des dépenses publiques et s'inquiète d'une hausse vertigineuse de la dette américaine durant cette crise. Toutes ces luttes intestines bipartites et intra-parti réduisent la probabilité d'un accord trouvé au Congrès d'ici les élections. La montée des inquiétudes autour de l'économie américaine, et plus globalement de l'économie mondiale effrite la confiance des investisseurs et provoque quelques secousses sur les marchés actions et matières premières. Dans ce contexte, on observe une préférence pour le dollar par rapport à l'euro, et l'on voit de nouvelles tensions sur les valeurs cycliques (AUD, SEK), pétrolières (NOK) et sur plusieurs devises émergentes, notamment celles des pays de l'Est dont l'économie est dépendante de la demande en provenance d'Europe occidentale. Le zloty polonais et le forint hongrois sont les devises les plus pénalisées dans la région et enregistrent cette semaine un repli de -2% face à l'euro.


Recevez les dernières actualités sur le marché des devises

Publié cinq fois par semaine, ce bulletin d'information présente au quotidien des tendances et des activités qui touchent le marché sous forme d'actualités faciles à comprendre.