Actualités du marché des devises

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juil. 08, 2020 | Analyse du marché des devises

Thèmes globaux

Le rallye des actions chinoises prend le dessus sur le coronavirus,  la livre sterling espère des progrès dans les négociations commerciales.

  • Le rallye des marchés actions chinois ne ralentit pas (+1,7% ce matin pour la bourse de Shanghai) et tire à lui seul l'optimisme des acteurs de marché, cela malgré le maintien d'importantes incertitudes autour de la situation sanitaire dans le monde et un nouvel épisode de tensions entre Pékin et Washington. Les révélations dans la presse ce matin d'une réflexion de la part des autorités américaines autour d'une possible remise en cause du lien historique entre le dollar américain et le dollar hongkongais laissent pour l'heure les marchés de glace. Néanmoins, cela confirme une réelle volonté dans le camp américain de sanctionner significativement Pékin après l'introduction la semaine dernière d'une nouvelle loi de sécurité intérieure à Hong Kong. Le calme apparent sur les marchés des changes pourrait laisser place à une tempête si des sanctions étaient prises de part et d'autre. En l'absence de publications économiques majeures ce mercredi, l'attention des marchés se focalisera sur le volet politique. En Europe, les négociations sur le plan de relance se préparent en attendant le Sommet européen extraordinaire de la semaine prochaine. Au Royaume-Uni et au Canada, on suivra les annonces du ministre des finances concernant les mesures de relance mises en place pour accompagner la reprise.
  • Un diner porteur d'espoir (GBP) : L'annonce en cours de journée par le porte-parole du gouvernement britannique d'un diner informel entre les deux négociateurs en chef britannique et européen dans la résidence du premier ministre Boris Johnson (10 Downing Street) a réveillé les acheteurs de livre sterling. Espérant que cette entrevue participe à rapprocher les positions - encore très éloignées - entre les deux camps et favorise la conclusion d'un accord commercial avant la fin de l'année, les investisseurs ont fait bondir la livre sur ses plus hauts niveaux depuis près de 3 semaines, sous le seuil de 0,90 £ face à l'euro. Il faudra néanmoins bien plus qu'un simple effet d'annonce pour que la devise britannique se revalorise davantage. Dans le camp britannique, Boris Johnson a rappelé à la chancelière allemande lors d'un entretien téléphonique qu'il était prêt à sortie définitivement de l'Union Européenne sans accord commercial, tandis que dans le camp européen on estime qu'une entente ne se fera pas à n'importe quel prix. Un nouveau cycle de discussion démarre ce mercredi entre britanniques et européens avec pour objectif de trouver un point de conciliation sur les points bloquants, à savoir la question des zones de pêche, de l'influence de la Cour de Justice Européenne (CJE) sur les conflits éventuels entre britanniques et européens, ou encore l'alignement de la réglementation britannique sur les normes sociales, sanitaires et environnementales européennes. Si les négociations post-Brexit reste un fil rouge majeur pour les observateurs de la livre sterling, ces derniers seront ce mercredi avant tout focaliser sur les annonces faites par le ministre britannique des finances, Rishi Sunak, en matière de mesures de relance. Après le dévoilement la semaine dernière d'un "New deal" à la sauce anglo-saxonne promettant un investissement de 5 Mds£ en infrastructure, Sunak devrait dévoiler d'après les premiers échos relayés dans la presse ce matin un plan d'aide de 2 Mds£ consacré à l'emploi des jeunes. Il faudra surveiller si d'autres mesures de soutien de grande envergure sont annoncées. Le mois dernier, le trésorier britannique évoquait dans la presse une possible baisse de la TVA pour stimuler la consommation domestique. Si les efforts faits par le gouvernement ne sont pas jugés suffisants aux yeux des acteurs de marché pour accompagner la reprise d'une économie britannique qui pourrait, selon les estimations de la Banque d'Angleterre, subir sa pire récession depuis 300 ans, alors nous pourrions voir réapparaître de nouvelles pressions baissières sur la livre. Dans le cas inverse, le cours EUR/GBP consoliderait sa position sous le seuil de £0,90 et tenter de se rapprocher du seuil de 0,8850 £ qui constitue un seuil plancher depuis près de 2 mois.
  • La Commission Européenne revoit à la baisse ses projections de croissance pour 2020 & 2021 (EUR) : Revenu à 1,13 $ lundi, l'euro a vivement souffert mardi d'un regain d'inquiétudes des marchés à l'égard de la situation sanitaire dans le monde mais aussi des réactions négatives à l'accueil de l'annonce des nouvelles projections de la Commission Européenne qui revoit significativement ses estimations de croissance à la baisse pour la Zone Euro en 2020 et 2021,  de respectivement -1,0% et -0,2% par rapport à celles réalisées en mai dernier. L'institution européenne table donc désormais sur une contraction de -8,7% en 2020 - une projection en ligne avec celle de la BCE - et un rebond de 6,1% en 2021. En moyenne, les estimations de croissance pour les pays de la Zone Euro ont été révisées à la baisse de -0,8% pour 2020 et -0,2% pour 2021. Malgré ces annonces peu réjouissantes, on observe néanmoins que ces estimations se révèlent bien moins pessimistes que celles établies au mois de juin par l'OCDE et le FMI qui tablent respectivement sur une contraction de -9,1% et -10,2% pour cette année. La thèse d'une récession finalement moins violente qu'imaginée en Zone Euro grâce au bon démarrage de l'activité après la période post-confinement tend paradoxalement à se confirmer à la lecture des nouvelles projections de la CE. Ce scénario a également été confirmé hier par un membre exécutif de la BCE (Isabel Schnabel) qui dans un entretien à un journal néerlandais évoque une contraction "plus douce" qu'initialement imaginée en Zone Euro. L'annonce matin par l'INSEE d'une contraction limitée à -9% pour la France appuie également cette idée. Des nouvelles qui s'avèrent finalement moins préoccupantes que ne laissaient présumer les titres et qui pourraient permettre à l'euro de consolider sa position actuelle, avant d'amorcer un nouveau rebond ? Les regards se tournent vers Bruxelles où se joue actuellement les négociations sur le plan de relance européen. La chancelière allemande Angela Merkel, qui occupe depuis le 1er juillet la présidence de l'Union Européenne, réunira ce mercredi les responsables des principales institutions européennes pour discuter de ce volet et préparer le terrain avant l'organisation la semaine prochaine d'un Sommet européen extraordinaire (16-17 juillet) à l'issue duquel un vote sur le plan de relance des 27 membres de l'UE est espéré.
  • La Fed surveille la situation sanitaire aux Etats-Unis et se dit prête à poursuivre les effort (USD) : Deux responsables de la réserve fédérale américaine (Fed) ont exprimé leur sentiment à l'égard de la conjoncture américaine. Le président de l'antenne régionale d'Atlanta, Raphael Bostic, s'est dit préoccupé par la recrudescence du coronavirus aux Etats-Unis qui pourrait selon lui freiner la reprise de l'économie. De premiers signes de stabilisation du redressement de l'activité s'observe déjà à ses yeux. De son côté, le vice-président de la banque centrale américaine, Richard Clarida, a tenu à rassurer les marché sur le soutien indéfectible de la Fed en cette période difficile. Pour lui, la banque peut et surtout va faire plus pour soutenir l'économie américaine, cette dernière devrait à cet égard poursuivre ses programmes de prêts aux entreprises et poursuivre ses rachats d'actif sans se fixer de limites. Risques économiques et mesures monétaires accommodantes sont généralement deux facteurs qui pèsent sur l'attractivité d'une devise. Le dollar échappe pour le moment à cette vérité et continue d'osciller en tant que valeur refuge. La pause effectuée par l'ensemble des marchés actions après un important rallye sur les premiers jours de juillet a appuyé la demande pour la devise américaine et permis au dollar de se repositionner sous le seuil de 1,13 $ face à l'euro.
  • Les Etats-Unis questionnent le lien historique entre le dollar américain et le dollar de Hong Kong (USD, HKD) : La presse financière fait ses titres ce mercredi matin sur l'existence de débats actuellement à Washington concernant la possibilité de remettre en cause le lien historique entre le dollar américain et le dollar de Hong Kong comme mesure de rétorsion contre la Chine. Depuis 1983, la devise de Hong Kong est liée à son homologue américaine selon un système de parité fixe selon lequel 1 $ = 7,80 HK$. Depuis 2005, le cours USD/HKD est autorisé de naviguer au sein d'un couloir étroit de prix fixé à 7,75-7,85 HK$. Si à plusieurs reprises depuis le mois d'avril, la paire de change a montré des signes de possible rupture à travers de multiples tentatives de cassure du support de 7,75 HK$, la banque centrale de Hong Kong est à chaque fois intervenue sur les marchés des changes et a massivement acheté des dollars américains (ie. vendu des HKD) pour défendre l'ancrage historique entre l'USD et le HKD. Ce lien assure une certaine stabilité pour les acteurs économiques de la région. Aussi sa remise en cause pourrait créer d'importantes turbulences et semer à nouveau la panique sur les marchés financiers. C'est la raison pour laquelle ce matin peu d'investisseurs et d'économistes ne prennent réellement cette menace au sérieux car ils jugent qu'une telle décision serait potentiellement plus préjudiciable aux Etats-Unis et à Hong Kong, plutôt qu'à la Chine qui est pourtant la cible première de la Maison Blanche. Alors que les responsables américains imaginent une restriction des financements en dollar auprès des établissements bancaires hongkongais et chinois, Pékin pourrait répliquer vivement en commandant la vente massive de bons du Trésor américain pour lesquels la Chine est le second plus gros détenteur étranger juste derrière le Japon.
  • Emergents - le rouble se reprend, le peso mexicain s'effondre (MXN, RUB) : Après un repli de presque -5% en 7 séances et une chute lundi à un creux de 2 mois face à l'euro à hauteur de 81,5 RUB, le rouble s'est repris hier pour revenir se positionner au niveau du seuil de 80,0 RUB. Le peso mexicain a connu une journée autrement plus compliquée et chuté de -2% face à l'euro (25,7 MXN) sous l'impulsion d'un repli des marchés boursiers sud-américains face à la recrudescence du virus dans le monde. Le yuan reste toujours orienté à la hausse grâce à l'appui de l'envolée des marchés boursiers chinois qui engrangent encore près de 2% ce matin pour un gain cumulé de +15% sur les 7 dernières séances. Le cours USD/CNY s'échange à moins de 7,02 ¥ tandis que le cours EUR/CNH oscille à un plus bas depuis 2 semaines (7,92 ¥). Le réal brésilien a été plutôt résilient face à l'euro (6,06 BRL) malgré l'annonce que le président brésilien J. Bolsonaro a été testé positif au coronavirus.

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