Actualités du marché des devises

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juil. 07, 2020 | Analyse du marché des devises

Thèmes globaux

Pause des marchés actions, le dollar se refait la cerise

  • À l'exception notable de la Chine, les autres bourses asiatiques font une pause ce matin dans leur rallye. L'euro se voit stoppé en plein élan après avoir très largement brillé la veille. Ce matin, le dollar américain semble lui être préféré mais cette dynamique doit encore se confirmer et dépendra en grande partie de l'orientation des bourses européennes et américaines. La correction des cours du pétrole après avoir atteint la veille un pic de 4 mois se répercute sur les devises pétrolières ainsi que les autres devises cycliques comme le dollar australien et le dollar néo-zélandais. La devise australienne n'a pas réellement été aidée par les propos ce matin de la RBA qui se montre inquiète sur le risque de seconde vague. Le yuan continue d'afficher un visage rayonnant et se nourrit clairement du rallye qui se poursuit au niveau des marchés actions chinois. Il y aura très peu de données macroéconomiques à suivre ce mardi aussi la volatilité sur les marchés des changes devrait globalement être influencée par le sentiment général des acteurs de marché et leur inclinaison à prendre des risques en fonction de la tournure du bras de fer qui se joue entre d'un côté les espoirs de reprise et de l'autre les peurs autour de la pandémie.
  • L'économie mondiale rassure (EUR, USD) : Parmi les principaux indicateurs macroéconomiques publiés lundi, on a observé un rebond record des ventes au détail en Zone Euro au mois de mai (+17,8% M/M) après la contraction historique enregistrée en avril (-12,1% M/M) et une accélération nettement plus importante que prévu de l'activité du secteur non-manufacturier aux Etats-Unis au mois de juin d'après l'enquête ISM (57,1 vs. consensus 50,1 et 45,4 en juin).  Ce rebond est d'autant plus marquant étant donné sa magnitude (seconde meilleure performance en 16 mois) que du fait qu'il intervient après deux mois consécutifs de forte contraction en avril et en mai. Parmi les autres indicateurs, on note un fort rebond des commandes industrielles en Allemagne au mois de mai bien qu'il s'avère en-dessous des attentes du marché (+10,4% M/M vs. consensus +15,0%), mais aussi une hausse un peu moins forte que prévu du sentiment des investisseurs européens (indice Sentix), lequel reste en territoire négatif mais remonte en juillet à un plus haut depuis 4 mois. Parmi les autres bonnes nouvelles, celles de la Banque de France qui anticipe un rebond de 14% de l'économie française au 3ième trimestre et envisage une contraction annuelle inférieure aux estimations récentes de l'OCDE et du FMI à "seulement" -10%. Boostés par une actualité économique encourageante mais aussi par le fort rebond le matin des marchés actions chinois (environ +6% lundi), les bourses mondiales ont enregistré une nouvelle séance de hausse. Cette euphorie a fait les affaires de l'euro qui en a profité pour se renforcer face à un grand nombre de ses pairs lundi. Le taux EUR/USD est remonté au-dessus du seuil de 1,13 $ et touché en séance un pic de presque 2 semaines à 1,1345 $. Le taux EUR/JPY a bondi à son plus haut niveau depuis 3 semaines et flirté avec le seuil de 122 ¥ avant de retracer légèrement en fin de journée. Le taux EUR/CHF n'est pas resté insensible au renforcement de l'euro et clôturé au-dessus du seuil de 1,0650 ₣ pour la première fois depuis une semaine.
  • Un yuan tout feu tout flamme (CNY) : Grandement stimulé par le rebond spectaculaire des marchés actions chinois - encore +0,9% ce mardi pour un gain cumulé de presque +14% en 6 séances - le yuan a bondi à son plus haut niveau depuis le 18 mars derniers face au dollar à presque 7,01 ¥. Face à l'euro, le yuan a eu plus de mal à faire entendre sa voix mais a néanmoins réussi à clôturer à un plus haut depuis 2 semaines à 7,93 ¥. Si la devise chinoise semble faire une pause dans son ascension ce matin - notamment face à la devise américaine - elle devrait rester orienter à la hausse aussi longtemps que la bourse chinoise parviendra à maintenir ce rythme d'enfer. Une nuance à cela, le yuan reste toujours très sensible au contexte géopolitique et aux nombreuses sources de tension qui peut concerner la Chine et ses partenaires économiques. La pandémie mais aussi le durcissement des règles sécuritaires à Hong Kong placent la Chine au centre d'un certain nombre de conflits politiques.
  • La livre sterling n'y arrive pas (GBP) : Les frissons de redressement ressentis sur la livre sterling la semaine dernière ne se prolongent pas sur ce début de semaine. On aurait pu penser que le regain d'appétit au risque déclenché par le rebond des marchés actions ainsi que l'effet de soulagement provoqué par la réouverture le weekend dernier des bars et restaurants au Royaume-Uni lui auraient été favorables. Il n'en est rien, la devise britannique ne séduit pas. Et pour cause, les investisseurs restent préoccupés par les conséquences de la crise sur l'économie britannique mais aussi le flou persistant autour des négociations commerciales que mènent le Royaume-Uni avec l'Union Européenne. Malgré des déclarations d'intention et un engagement des deux camps à vouloir faire des compromis pour que les discussions aboutissent sur un accord, on ne voit pour le moment aucun signe de progrès à l'horizon. Les rendements obligataires britanniques restent également peu attractifs - ce qui n'aide pas la livre dans son opération séduction - en raison de spéculations persistantes sur les marchés à terme concernant la possible introduction de taux négatifs par la Banque d'Angleterre. Bien que cette n'option n'ait pas été discutée lors de la dernière réunion monétaire de juin ou encore que le gouverneur central Andrew Bailey a, dans un entretien au Financial Times paru le weekend dernier, mis en garde contre les répercussions financières provoquées par les taux négatifs, les investisseurs intègrent cette possibilité. Conséquence, la livre reperd du terrain face à l'euro sur ce début de semaine et continue d'osciller à un bas niveau entre 0,90 et 0,91 £. Face au dollar, la devise britannique fait du sur-place depuis 4 séances et oscille entre 1,24 et 1,25 $. Il faudra très certainement attendre demain et la présentation par le ministre britannique des finances, Rishi Sunak, du plan détaillé des mesures de relance du gouvernement pour voir éventuellement la livre s'agiter quelque peu.
  • La banque centrale australienne s'inquiète d'un risque de seconde vague (AUD) : Sans surprise, la RBA a maintenu son taux directeur principal inchangé à 0,25% et renouvelé ses engagements en matière de contrôle de la courbe de rendements. En ce qui concerne le contexte macroéconomique australien, la banque reconnait que la contraction s'est avérée finalement moins importante que prévu et que la situation s'est stabilisée, néanmoins il apparaît trop tôt pour crier victoire en raison de l'incertitude qui persiste concernant la situation sanitaire et la reprise de la conjoncture mondiale. Si l'Australie a été relativement peu touché par la pandémie avec moins de 9000 cas de contamination recensés, le virus reste encore actif sur le territoire et pousse les autorités locales à opérer des mesures de reconfinement, tout récemment dans l'Etat de Victoria et de Nouvelle-Galles du Sud. Face à cette menace, il n'y a rien que la banque centrale ne puisse faire sinon maintenir les conditions monétaires accommodantes pendant une période prolongée de temps. Cela devrait être le cas puisque le gouverneur central australien Philip Lowe a une nouvelle fois répété qu'aucune hausse de taux ne serait opérer sans progrès significatifs sur l'emploi et assurance que l'inflation se stabilise dans une fourchette de 2-3%. Interrogé sur la valorisation actuelle du dollar australien qui s'est renforcé de 15% entre mars et juin face à l'euro, Lowe a refusé de qualifier la devise comme surévaluée au regard de la situation économique dans le pays et des difficultés rencontrées par d'autres régions. Le dollar australien prend au pied de la lettre les préconisations prudentes de la RBA et s'affaisse légèrement face à l'euro ce matin pour glisser au niveau de 1,6250 A$. La devise semble néanmoins davantage sensible à la pause observée ce matin des marchés actions asiatiques (sauf en Chine) après leur rallye de la veille

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