Actualités du marché des devises

Thèmes globaux

Séance du 22 février 2019 – Sommaire :

• Début de séance relativement calme sur les marchés des changes. L’optimisme sur le volet commercial reste intact alors que les négociations entre Pékin et Washington se poursuivent (pour le moment) sans accroc.
• L’EUR/USD reste timidement orientée à la hausse après la confirmation ce matin d’une croissance nulle en Allemagne au T4. La paire reste sensible aux fondamentaux européens : Indices Ifo allemand (10h00) & inflation en Zone Euro (11h00)
• La frustration des investisseurs face à l’absence de progrès concrets sur le dossier du Brexit renvoie l’EUR/GBP au-dessus de £0,87.
• La paire EUR/JPY reste orientée à la hausse mais plafonne toujours sous le niveau de ¥126. Les nouvelles statistiques d’inflation publiées au Japon confirment l’absence de pressions haussières sur les prix et donnent du relief au scénario de nouvelles mesures accommodantes par la BoJ.
• Stagnation de la paire EUR/CAD après son retour la veille au niveau de C$1,50. Si le dollar canadien bénéficie de prix du pétrole toujours orientés à la hausse (Brent > $67), quelques doutes entourent les fondamentaux. Contraction attendue des ventes au détail (14h30)
• La paire EUR/AUD corrige ce matin après avoir échoué la veille à casser son plafond de 6 semaines de A$ 1,60. Les marchés semblent avoir été rassurés par les propos du gouverneur central australien lors de son allocution au Parlement.
• Légère correction également de l’EUR/SEK à SEK 10,60 après avoir atteint la veille un pic de plus de 5 mois.

Volatilité sur les marchés des changes – Dynamique de l’euro face à ses pairs :

USD

EUR/USD  :  La tentative de rebond de l’EUR/USD a échoué et été tuée dans l’œuf par l’observation de signaux contradictoires envoyés par l’économie européenne qui donnent l’impression que les difficultés rencontrées ces derniers mois restent toujours présentes. Les investisseurs restent donc toujours très prudents à l’égard de l’euro en l’absence de réels signes de redressement de l’activité sur ce début 2019. Celui-ci pourrait prendre un peu plus de temps que prévu pour se matérialiser si l’on en croit les enquêtes d’activité publiées à ce jour, le chef économiste de l’agence Markit en charge de la publication mensuelle des indicateurs PMI en Zone Euro soulignant que les résultats de jeudi suggèrent une croissance atone de seulement +0,1% sur le premier trimestre, bien loin de la projection de +0,4% estimée à ce jour par le consensus. Le rebond des indices PMI au mois de février a quelque chose de rassurant pour le marchés dans le fait que cela pourrait inciter les banquiers centraux européens à prendre leur temps avant de recourir à nouveau à leur « artillerie monétaire ». Néanmoins, cette éventualité reste dans un coin de la tête et limite pour le moment le potentiel haussier de la paire de change et toute tentative à court terme de sortie par le haut du couloir de $1,12-$1,16 dans lequel celle-ci est coincée depuis la mi-octobre. Le maintien pour le moment d’un optimisme global des marchés à l’égard du volet commercial et des négociations en cours entre la Chine et les Etats-Unis – rencontre attendue entre le vice-président chinois et Donald Trump ce vendredi à Washington – est plutôt favorable à l’EUR/USD dans le sens où un certain niveau d’appétit au risque des marchés induit un débouclement de certaines positions en dollar américain. Cela est d’autant plus vrai qu’en parallèle on commence à observer de l’autre côté de l’Atlantique des petits signes d’essoufflement de l’économie américaine. Rien d’alarmant encore ou même de comparable avec ce que l’on peut observer actuellement en Europe, néanmoins cela vient donner du crédit au scénario d’une probable fin de cycle et retournement à venir de la conjoncture économique aux Etats-Unis que beaucoup d’observateurs de marché anticipent. Les fondamentaux économiques européens risquent encore d’avoir une forte influence sur la volatilité du cours de change puisque l’on observera la publication ce matin en Europe d’une large série d’indicateurs macro-économiques, dont notamment en Allemagne (indices Ifo + révision des estimations de croissance au T4 2018).

Niveaux clés : L’EUR/USD reste pour le moment légèrement orienté à la hausse et pourrait profiter de conditions de marché favorables – disons moins dégradés et averse au risque que la semaine dernière –  pour tenter de rejoindre le seuil de $1,14 en cas d’indicateurs économiques rassurants ce matin (indices Ifo de confiance des entreprises en Allemagne à 10h00 & révision des estimations d’inflation de janvier en Zone Euro à 11h00). Ceci dit, il ne faut néanmoins pas occulter le fait que la paire de change est toujours sous la menace d’un nouveau décrochage sous le niveau de $1,13 si les conditions de marché étaient amenées à se tendre à nouveau – retour de tensions commerciales entre Pékin et Washington et/ou incertitudes autour de l’économie en Zone Euro -  et les investisseurs se tourner massivement vers le dollar et ses caractéristiques de valeur refuge.

Perf 2019 = -1,07% / Moyenne 2019 = $1,1387 / Point haut 21 février 2019 = $1,1366 / Point bas 21 février 2019 = $1,1318 / Clôture 21 février 2019 = $1,1334

GBP

EUR/GBP  :  Alors que les acheteurs de livre se tenaient prêts à faire cette semaine un retour fracassant sur les marchés car espéraient que la visite de Theresa May à Bruxelles constituerait une occasion de régler les derniers points de divergence entre Londres et Bruxelles, c’est avec une certaine frustration qu’ils accueillent l’absence de réels progrès sur le dossier du Brexit. Le communiqué officiel publié jeudi par le gouvernement britannique sonne comme un aveu d’impuissance de Londres qui semble désormais se résoudre à l’idée qu’elle ne parviendra pas à faire plier l’Union Européenne et convaincre ses dirigeants de modifier les termes de l’accord signé en novembre dernier. Aussi face à l’urgence de la situation, les efforts semblent désormais se concentrer sur la redéfinition de la Déclaration politique élaborée en marge de l’accord de sortie et qui décrit les contours de la future relation économique entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne. Pas sûr cependant que cela sera suffisant pour convaincre les députés britanniques de ratifier la version de l’accord de divorce qui sera déposé par Theresa May à l’occasion du vote programmé au Parlement le 27 février prochain. Si de manière globale l’optimisme des marchés reste peu altéré et illustre la conviction forte qu’un scénario de sortie désordonnée sans accord sera évité, l’absence d’éléments nouveaux et concrets dans les échanges réalisées cette semaine freine tout nouveau mouvement haussier sur la livre sterling et à l’inverse engendre ce matin un mouvement correctif de la paire EUR/GBP au-dessus du seuil de £0,87.

Niveaux clés : Un sentiment de frustration généralisé des acteurs de marché face à l’absence d’avancées sur le dossier du Brexit pourrait venir soutenir des prises de bénéfices sur la livre sterling et causer alors un retracement de l’EUR/GBP au-dessus de son support de £0,87. Comme toujours, il faudra rester attentif aux annonces et déclarations politiques entendues en cours de séance sur le thème du Brexit. Les marchés seront avant tout sensibles aux indices sur l’orientation probable du vote des députés en amont du vote parlementaire programmé la semaine prochaine.   

Perf 2019 = -3,12% / Moyenne 2019 = £0,8811  / Point haut 21 février 2019 = £0,8703 / Point bas 21 février 2019 = £0,8663 / Clôture 21 février 2019 = £0,8686