Actualités du marché des devises

Thèmes globaux

Séance du 21 décembre 2018 – Sommaire :

• EUR/USD toujours orientée à la hausse mais qui se heurte à un plafond de $1,15. Estimation finale du PIB US au T3 & commandes de biens durables à suivre cette après-midi (14h30).
• Légère correction de la paire EUR/GBP sous £0,9050. La présence du plafond annuel de £0,91 semble réfréner les pressions haussières.
• Léger rebond de la paire EUR/JPY et tentative de retour au-dessus de l’ancien support de ¥127,50 au lendemain de la chute du cours à un plus bas depuis 8 semaines (¥127,19).
• Rebond modeste des prix du pétrole après leur chute de 5% de la veille. Le cours EUR/CAD reste sur une tendance haussière et oscille à presque C$1,55 avant les chiffres mensuels de PIB publiés cette après-midi au Canada.
• L’EUR/CNH franchit ce matin la résistance de ¥7,90 et oscille ce matin à un pic d’un mois 
  

Pense-bête - Petit retour en arrière sur le moment de la séance de jeudi : L’après-Fed…Un EUR/USD tout proche de $1,15 et un nouveau décrochage des prix du pétrole

Global  : La séance de jeudi a été très largement influencée par les décisions prises par la réserve fédérale américaine mercredi soir et notamment ses choix de réduire le rythme de son processus de normalisation monétaire en 2019 - de trois à deux hausses de taux - sous couvert de projections de croissance moins optimistes que prévu (estimations 2018 & 2019 révisées à la baisse). Ce changement d’approche, désormais plus prudent, a été interprété comme le signe avant-coureur d’une probable fin à venir du cycle de remontée des taux directeurs aux Etats Unis et une confirmation d’un ralentissement en cours de la croissance mondiale dont les répercussions affectent même les économies à priori les plus solides. Dans ce contexte, le dollar a enregistré sa 4^ième séance consécutive de repli face à l’euro et l’EUR/USD a atteint jeudi un nouveau pic de 6 semaines à $1,1485. La paire de change a néanmoins semblé manquer de souffle pour aller tester la barrière psychologique de $1,15, laquelle n’a plus été atteinte depuis le 22 octobre dernier. Le retour des craintes autour de l’économie mondiale, cette fois mise en lumière par une banque centrale, est venue déclencher un nouvel effondrement des prix du pétrole. L’indice Brent a accusé un repli d’un peu plus de -5% et clôturé sous le seuil de $55 pour la 1^ière fois depuis septembre 2017. Les devises liées au pétrole comme le dollar canadien (-0,8% & EUR/CAD vu à un pic depuis juin à plus de C$1,55), le rouble russe (-1,9% & EUR/RUB vu à un pic de 3 mois de plus de RUB 78,0) ou encore la couronne norvégienne (-0,2% & EUR/NOK vu à un nouveau pic annuel de presque NOK 9,96) ont fortement été impactées par cette nouvelle lourde chute des prix du brut, tout comme les devises cycliques comme le dollar australien (-0,6% & EUR/AUD vu à un pic de 6 semaines de plus de A$ 1,61).

Volatilité sur les marchés des changes  – Dynamique de l’euro face à ses pairs :

USD

EUR/USD : La volatilité de l’EUR/USD a été principalement influencée par les réactions des marchés après la réunion de la Fed et l’émergence de débats autour d’une possible pause à venir l’année prochaine du cycle de hausses de taux aux Etats Unis. L’approche du niveau de $1,15 par la paire de change a été accueillie avec fébrilité par des marchés qui avaient vu celle-ci sous le niveau de $1,13 pas plus tard que vendredi dernier, d’où l’observation de quelques prises de bénéfices et une petite correction à $1,14 survenue en début d’après-midi. L’EUR/USD reste néanmoins toujours pour le moment orientée à la hausse eu égard la perte d’attractivité dont souffre actuellement la devise américaine. Car outre l’aspect monétaire, les acheteurs de dollar voient d’un mauvais œil le risque de « shutdown » (fermeture partielle de certaines administrations fédérales faute de financement) probable à la fin de semaine aux Etats Unis si le Congrès ne s’accorde pas d’ici vendredi minuit sur une loi de financement qui convienne au président Donald Trump. Celui-ci reste pour le moment inflexible sur son idée de mur à la frontière mexicaine et fait peser la menace de ne pas signer l’accord s’il n’obtient pas les fonds nécessaires à sa construction dans la nouvelle enveloppe budgétaire votée par les députés. À cette inquiétude s’ajoute également le peu de stabilité qui émane du gouvernement américain qui a subi jeudi soir un nouveau départ et pas des moindres, celui du chef du Pentagone, Jim Mattis, mécontent du choix inattendu du président américain de retirer les troupes américaines en Syrie et potentiellement en Afghanistan. L’EUR/USD poursuit ce matin sur sa lancée et est bien partie pour connaître sa 5^ième séance consécutive de gains, la paire étant observée ce matin à plus de $1,1450 après la publication d’un résultat meilleur que prévu d’un indice de confiance des ménages en Allemagne. La séance sera avant tout marquée par la publication dans l’après-midi (14h30) des nouvelles statistiques américaines de commandes de biens durables ainsi que l’estimation finale de croissance du PIB au 3^ième trimestre, lequel ne devrait à priori pas être révisé (cons. 3,5% T/T annualisée Vs 3,5% estimée).

Niveaux clés : Le cap des $1,14 ayant été passé, le prochain obstacle majeur pour l’EUR/USD se situe désormais à $1,15. Attention néanmoins au retour de flamme. Le caractère que revêt cette barrière pourrait jouer un mauvais tour à la paire de change et enclencher des mouvements de prises de bénéfices (risque baissier) si les investisseurs jugent ce niveau trop élevé au regard des incertitudes qui prédominent en Europe.

Perf 2018 = -4,45% / Moyenne 2018 = $1,1817 / Point haut 20 décembre 2018 = $1,1485 / Point bas 20 décembre 2018 = $1,1369 / Clôture 20 décembre 2018 = $1,1444

GBP

EUR/GBP : Comme on pouvait grandement s’y attendre, la réunion de la Banque d’Angleterre, la dernière de l’année, s’est conclue par un statu quo monétaire, les banquiers centraux britanniques décidant à l’unanimité le maintien des taux d’intérêt à leur niveau actuel de 0,75%. Cela ne surprendra personne de voir la banque centrale rester prudente avant d’avoir le fin mot sur le Brexit et la nature de la sortie du Royaume-Uni hors de l’Union Européenne en mars prochain. La banque a d’ailleurs révisé à la baisse ses projections de croissance au 4^ième trimestre, de 0,3% T/T à 0,2%, sous prétexte d’incertitudes liées au Brexit et à l’économie mondiale plus importantes. L’inflation est également pointée du doigt par les banquiers centraux qui voient une décélération des prix sous l’objectif de 2% (objectif de 1,75% en janvier) dans les prochains mois sous l’influence d’un effet « pétrole » et d’un repli important des cours du brut depuis octobre.  Mis bout à bout les arguments de la banque, il y a très peu de probabilités à qu’on assiste d’ici la fin du 1^er trimestre 2019 à un resserrement monétaire au Royaume-Uni, et à l’inverse la banque ne ferme pas la porte à une baisse de taux en cas de Brexit chaotique. Subissant à la fois la hausse de l’euro et l’absence de signaux positifs de la part de l’organisation monétaire britannique, la livre sterling a une nouvelle fois cédé du terrain face à son homologue européenne et l’EUR/GBP a été aperçu jeudi à un pic de 7 séances de £0,9055. Bien moins sensible ces derniers temps aux fondamentaux britanniques qu’à l’environnement économique et politique global, la paire EUR/GBP jettera néanmoins un regard à une éventuelle révision (pas le consensus) des estimations de croissance britannique au 3^ième trimestre (10h30).

Niveaux clés : Si les incertitudes liées au Brexit continuent de lourdement peser sur la livre sterling, son potentiel baissier face à l’euro apparait pour le moment réduit de par la présence à proximité de son plancher (plafond pour l’EUR/GBP) annuel de £0,91. Sans annonces majeures et nouveau mouvement de panique des marchés, cette barrière pourrait contenir les pressions haussières sur la paire EUR/GBP et potentiellement initier quelques mouvements correctifs vers £0,90.

Perf 2018 = +1,77% / Moyenne 2018 = £0,8843 / Point haut 20 décembre 2018 = £0,9055 / Point bas 20 décembre 2018 = £0,9005 / Clôture 20 décembre 2018 = £0,9043

SEK

EUR/ SEK : À la surprise générale, malgré un repli récent de l’inflation en Suède, la banque centrale a néanmoins décidé d’opérer jeudi à sa première hausse de taux depuis 2011, réhaussant ainsi son taux directeur principal de -0,50% à -0,25%. Les marchés ont été très surpris par le timing de cette annonce qui avait pourtant été maintes fois repoussée dans le temps cette année, d’où un rebond significatif de la couronne suédoise qui a enregistré en séance hier jusqu’à 1,3% de gains face à l’euro. Si le cours EUR/SEK a réussi à passer l’obstacle de la barrière de SEK 10,30, il a cependant manqué de souffle au moment de partir à l’assaut de celle de SEK 10,24 contre laquelle il s’était déjà cassé les dents en fin de semaine dernière. Malgré ce choix, les investisseurs ne semblent pas donner pour le moment beaucoup de crédit à l’hypothèse d’un rythme soutenu de remontée des taux d’intérêt en Suède d’où peut-être la raison d’un redressement qui semble déjà ce vendredi matin s’essouffler. La couronne suédoise reste toujours grandement handicapée par des taux toujours négatifs et des perspectives économiques domestiques dégradées au regard du risque de ralentissement de la croissance mondiale (modèle économique suédoise centré sur les exportations = 45% du PIB en 2017).

Niveaux clés : La barrière de SEK 10,24 fait pour le moment obstacle à la couronne suédoise et freine son redressement. La cassure de ce niveau pourrait venir valider le rebond amorcé la veille et déclencher une nouvelle dynamique haussière de la devise suédoise en direction de son prochain niveau de résistance situé à SEK 10,16 (niveau touché début décembre / plus bas au S2 2018).

Perf 2018 = +4,38% / Moyenne 2018 = SEK 10,2582 / Point haut 20 décembre 2018 = SEK 10,3690 / Point bas 20 décembre 2018 = SEK 10,2360 / Clôture 20 décembre 2018 = SEK 10,2743