Actualités du marché des devises

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oct. 17, 2018 | Analyse du marché des devises

Thèmes globaux

Séance du 17 octobre 2018 – Sommaire :

  • Une séance de mercredi qui s’ouvre avec un euro clairement sur la défensive avant l’ouverture ce soir du Sommet européen, évènement considéré comme un possible « moment de vérité » pour le Brexit et au cours duquel sera débattue la question budgétaire de l’Italie.
  • L’EUR/USD affiche un léger repli mais se maintient pour le moment dans la partie supérieure de sa fourchette de fluctuation actuelle de $1,15-$1,16. Chiffres révisés d’inflation en Zone Euro (11h00) et Minutes de la Fed (20h00) à suivre.
  • Journée potentiellement décisive pour le Brexit. Le cours EUR/GBP reste pour le moment stable à hauteur de £0,8780 et de sa moyenne mobile 500j.
  • Paire EUR/JPY en retrait également. Effet répulsif à l’approche de la barrière de ¥130.
  • Le cours EUR/CAD reste stable ce matin au lendemain de son retour remarqué sous la barre de C$ 1,50.
  • Rebond correctif de la paire EUR/ZAR qui a subi la veille un regain d’appétit au risque et corrigé sous le seuil de ZAR 16,50 (-1,5% mardi). Statistiques de ventes au détail en Afrique du Sud à suivre (13h00).

Volatilité sur les marchés des changes – Dynamique de l’euro face à ses pairs :

USD

EUR/USD : Malgré un repli bien plus important que prévu de l’indice de sentiment des investisseurs allemands (indice ZEW) à son plus bas niveau depuis plus de 6 ans, l’EUR/USD s’est globalement maintenu mardi dans la partie supérieure de son couloir actuel de $1,15-$1,16, enregistrant même un sursaut à plus de $1,16 en début de séance américaine (pic de 2 semaines atteint à $1,1621) avant de retracer progressivement. L’euro semble profiter de l’accalmie passagère autour de l’Italie malgré la remise lundi soir d’un programme budgétaire allant contre les indications des instances européennes et laissant présager un futur conflit entre Bruxelles et Rome. Plusieurs hauts responsables européens dont le président de la Commission européenne (Jean-Claude Juncker) et du Conseil européen (Donald Tusk) ont tenté de calmer le jeu et prôner un « dialogue vertueux » avec le gouvernement italien. Les taux souverains italiens à 10 ans se replient peu à peu du pic de 4 ans ½ atteint la semaine dernière et l’écart de rendement avec les taux allemands ; élément de mesure de la prime de risque supportée par les actifs italiens ; est retombé sous la barre des 300pbs. Tout n’est pas réglé mais la situation apparaît à ce jour moins inquiétante que la semaine dernière. Cela se révèle néanmoins insuffisant pour le moment pour permettre à l’euro de passer le cap des $1,16, véritable obstacle infranchissable pour la paire de change en ce mois d’octobre. Les récentes inquiétudes nées ce weekend en Allemagne (large revers pour le partenaire politique d’Angela Merkel en Bavière) ou encore la situation actuelle d’impasse entre britanniques et européens sur la question du Brexit n’invitent pas spécifiquement les investisseurs à reprendre confiance dans les actifs européens. Dans le même temps, le dollar fait de la résistance et a pleinement profité hier du retour au calme sur les marchés actions, lesquels ont enregistré mardi leur plus fort rebond en séance depuis le mois de mars (+2,2% pour l’indice principale S&P 500).

Probablement lassés par les échecs successifs de l’EUR/USD à casser la barrière de $1,16, les acheteurs d’euro se font plus timides et la paire de change se révèle être sur la défensive ce mercredi matin qui s’annonce être une séance riche en rebondissement avec entre autres l’ouverture ce soir du Sommet européen à Bruxelles qualifié de « moment de vérité » pour le Brexit et la publication en parallèle du compte rendu de la dernière réunion monétaire de la réserve fédérale américaine (20h00) en marge de laquelle une 3ième hausse de taux cette année a été opérée. Avant ces échéances, les investisseurs pourront patienter avec la publication en fin de matinée des estimations révisées d’inflation en Zone Euro (11h00) et des statistiques du secteur de la construction américain (permis de construire et mises en chantier à 14h30). Si l’EUR/USD se maintient pour le moment à distance raisonnable de son support de $1,15, celui-ci pourrait être à nouveau testé et fragilisé si d’aventure les négociations sur le Brexit tournaient court et/ou la banque centrale américaine confirme son intention de remonter à nouveau ses taux d’intérêt en décembre.

Perf 2018 = -3,66% / Moyenne 2018 = $1,1917 / Point haut 16 octobre 2018 = $1,1621 / Point bas 16 octobre 2018 = $1,1563 / Clôture 16 octobre 2018 = $1,1573

GBP

EUR/GBP :  Après trois séances consécutives de hausse et un gain total avoisinant +0,9%, la paire EUR/GBP a légèrement corrigé et tenté un retour sous le seuil de £0,8750 après la publication d’un rapport sur l’emploi au Royaume-Uni mettant en lumière une forte accélération de la croissance des salaires, et notamment ceux de base hors bonus dont la dynamique annuelle a atteint au mois d’août un pic de presque 10 ans à 3,1%. La réduction du marché du travail, matérialisée par un taux de chômage historiquement bas (stable à 4,0% = plus bas depuis 1975), commence à se répercuter sur les salaires, ce qui est en soi un signe de bonne santé de l’économie britannique. Néanmoins, cette tentative de correction s’est révélée très brève et fut tuée dans l’œuf par la montée du pessimisme autour des discussions sur le Brexit et la probabilité grandissante d’échec qui en résulte (retraçage de la paire EUR/GBP à £0,8780 au niveau de sa moyenne mobile 500j). Les investisseurs apparaissent pour le moment très partagés sur la question et refusent pour le moment de prendre véritablement position. S’il est un fait avéré que des divergences toujours très importantes existent entre britanniques et européens sur le cas notamment de la frontière irlandais, on tente de se rattacher à l’espoir de l’organisation d’un Sommet européen exceptionnel en novembre, lequel offrirait alors un peu plus de latitudes et de temps aux deux camps pour trouver un terrain d’entente. Cependant, même si évoquée, cette option n’a pour le moment pas été officialisée par les responsables européens. Autre point rassurant, l’éventuel prolongement d’un an de la période de transition post-Brexit, initialement définie à 21 mois jusqu’au mois de décembre 2021, qu’aurait proposé la Commission européenne, si l’on se réfère à un article publié mardi par le journal Financial Times.

Alors que de nombreuses spéculations circulent autour du Brexit et de ses futurs termes, plusieurs éléments de réponse pourraient nous être apportés dès ce soir à l’occasion du diner de travail des 27 membres de l’Union Européenne qui marquera le lancement du nouveau Sommet européen. Theresa May rencontrera en amont, en fin d’après-midi (17h45), le président du Conseil européen Donald Tusk qui a déjà prévenu qu’il attendait de nouvelles propositions « créatives » de la part de la première ministre britannique afin que celle-ci soit discutées le soir par les dirigeants européens et incitent les européens à poursuivre le dialogue avec Londres en vue de convenir d’un prochain accord de sortie. Avant cela, la livre sterling aura l’occasion de vibrer au gré de la publication en milieu de matinée des nouvelles statistiques d’inflation au Royaume-Uni (10h30). Si un nouveau sursaut d’optimisme autour d’un scénario évitant au Royaume-Uni une rupture brutale avec l’UE (accord de sortie et/ou période de transition prolongée) viendrait soutenir un nouveau rebond de la livre et un retour de la paire EUR/GBP vers son support de £0,87, il est clair qu’à l’inverse une fin de non-recevoir des européens jugeant ici les divergences avec son voisin trop importantes soutiendrait un rebond de l’EUR/GBP en direction des niveaux de £0,89-£0,90.

Perf 2018 = -1,19% / Moyenne 2018 = £0,8836 / Point haut 16 octobre 2018 = £0,8813 / Point bas 16 octobre 2018 = £0,8750 / Clôture 16 octobre 2018 = £0,8780

JPY

EUR/JPY  :  La réduction du sentiment d’aversion au risque sur les marchés des changes mardi , principalement entretenue par le rebond des places boursières mondiales, a très largement favorisé un rebond de la paire EUR/JPY en direction du seuil de ¥130. Il est évident que les propos accommodants tenus par le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, pour tenter de désamorcer les récentes frictions observées entre Pékin et Washington ne sont pas non plus anodins à ce regain de confiance des acteurs de marché et modeste repli du yen face à l’euro. Tout comme les notifications envoyées par les équipes du département au commerce signalant l’intention de la Maison Blanche de prochainement négocier des accords commerciaux avec le Japon, le Royaume-Uni et l’Union Européenne. Bien que brièvement franchie, la barrière de ¥130 a fait figure d’obstacle sur la pente ascendante prise par l’EUR/JPY et freine clairement son rebond. Cette réalité s’observe également ce matin où l’on observe un EUR/JPY en léger repli. Les signes de détente envoyées par le gouvernement américain, bien que possiblement temporaires, invitent à la confiance et tendent à soutenir un rebond correctif de la paire EUR/JPY qui a enregistré un repli de presque 3% entre fin septembre et début octobre. Attention tout de même à un possible sursaut de volatilité en ce jour d’ouverture d’un nouveau Sommet européen à Bruxelles et de publication des Minutes de la Fed. En effet, comme observé ces derniers temps, il n’est pas impossible qu’une nouvelle vive montée des taux d’intérêt américains à l’accueil de signes de poursuite d’un effort de normalisation monétaire aux Etats Unis puisse provoquer quelques secousses sur les marchés actions. Dès lors, nous pourrions assister à un nouveau rebond important du yen.

Perf 2018 = -4,04% / Moyenne 2018 = ¥ 13 0,90 / Point haut 16 octobre 2018 = ¥ 130,29  / Point bas 16 octobre 2018 = ¥ 129,39 / Clôture 16 octobre 2018 = ¥ 129,91

CAD

EUR/ CAD:  La réduction du sentiment d’aversion au risque sur les marchés financiers , matérialisée par un rebond des marchés actions et des prix du pétrole (+0,8% mardi et +1,4% en 3 séances pour l’indice Brent qui remonte au-dessus du seuil de $81,5), a très largement profité au dollar canadien (+0,5% face à l’euro), lequel a atteint hier un pic de 4 séances à moins de C$ 1,50. Le potentiel correctif de la paire reste important au regard des récents points bas touchés par celle-ci (EUR/CAD aperçu à moins de C$ 1,48 en octobre et des spéculations toujours très fortes de nouvelle hausse de taux susceptibles d’être réalisées au Canada à la fin du mois (réunion de la Banque du Canada programmée le 24 octobre). La publication en fin de semaine des nouvelles statistiques d’inflation et de ventes au détail pourraient raviver ces débats monétaires et ainsi offrir un tremplin au dollar canadien pour se renforcer de nouveau. En attendant, les investisseurs se concentreront ce mercredi sur les résultats des ventes manufacturières (14h30) dont une possible contraction au mois d’août pourrait venir modestement contenir les nouvelles pressions baissières dont fait l’objet la paire de change.

Perf 2018 = -0,86% / Moyenne 2018 = C$ 1,5342 / Point haut 16 octobre 2018 = C$ 1,5057  / Point bas 16 octobre 2018 = C$ 1,4948  / Clôture 16 octobre 2018 = C$ 1,4969


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