Actualités du marché des devises

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janv. 02, 2018 | Analyse du marché des devises

Thèmes globaux

Séance du 2 janvier 2018 - L’humeur des marchés (fin de séance asiatique/début de séance européenne) :

  • Hausse surprise de l’indice Caixin PMI manufacturier en Chine au mois de décembre (51,5 vs cons. 50,6 et 50,8 en novembre) qui suggère une accélération de l’activité des usines chinoises à cette période, cela malgré les mesures gouvernementales de contrôle de la pollution. Le yuan rebondit ce matin à son plus haut niveau depuis 4 mois face au dollar américain et le cours USD/CNY retombe sous le seuil psychologique des ¥6,50. Soutenu par un euro fort, le cours EUR/CNH reste stable ce matin et oscille autour du niveau de ¥7,81-82.
  • L’euro poursuit sur sa lancée de la fin d’année 2017 et accroît ses gains face au dollar US, le yen et le franc suisse. L’EUR/USD consolide sa position au-dessus de $1,20 tandis que l’EUR/JPY a touché ce matin un nouveau pic depuis octobre 2015 à ¥135,54.
  • Solide rebond de la couronne norvégienne de près de 0,5% face à l’euro (sous NOK 9,80) consécutivement à un indice PMI manufacturier bien meilleur qu’attendu (surprise de +1,5 vs consensus).

Résumé de la séance précédente (vendredi 29 décembre 2017) : L’EUR/USD finit 2017 sur chapeaux de roue et retouche $1,20

La nouvelle hausse des rendements obligataires européens, résultant d’un phénomène d’anticipation d’une baisse de la demande de la BCE à partir de janvier 2018 – réduction du programme quantitatif avec un volume mensuel de rachat d’actifs réduit de €60Mds à €30Mds – mais également soutenu par la publication de premières estimations d’inflation générale en Allemagne bien plus importantes que prévu en décembre (1,7% A/A vs cons. 1,5% et 1,8% en novembre), a offert à l’euro une nouveau rallye de fin d’année. Profitant d’une réduction de l’écart de rendement entre les taux souverains 10 ans américains et allemands sous le niveau de 200pbs pour la première fois depuis un mois, le cours EUR/USD a de nouveau franchi la barrière des $1,20 (pic recensé à $1,2028).  Un évènement que l’on n’avait plus observé depuis plus de 3 mois. La paire EUR/USD clôt donc l’année 2017 sur une note positive avec un gain d’un peu moins de 0,5% sur la séance de vendredi. Le rebond de plus de 1% sur les 3 dernières séances de l’année porte les gains de la paire sur l’année 2017 à plus de 14%, soit la meilleur performance annuelle observée depuis 14 ans (2003) !

Vos rendez-vous clés de la semaine (2-7 janvier 2018)  : #1 Enquêtes PMI du mois de décembre (mardi   è jeudi ), #2 Compte rendu de la réunion de la Fed du 12-13 décembre 2017 (mercredi) & #3 Inflation en Zone Euro et rapport sur l’emploi aux Etats Unis (vendredi)

#1 – Indices PMI d’activité au mois de décembre :  Le début de semaine sur le marché des changes sera marqué par la publication dans l’ensemble des pays du monde des résultats des enquêtes PMI d’activité économique sur le mois de décembre. Ce sera l’occasion de faire un état des lieux des dynamiques – accélération ou ralentissement de fin d’année dans de nombreux pays. Comme chaque mois, un regard plus attentif sera porté aux estimations britanniques et américaines. Au Royaume-Uni, les analystes tablent sur une activité assez similaire à celle observée en Novembre. Aussi en cas de distorsions des résultats, la livre sterling pourrait connaître quelques pics de volatilité (à la hausse comme à la baisse). En ce qui concerne la Zone Euro, la région a déjà publié de premières estimations un peu plus tôt dans le mois, lesquelles suggèrent une accélération de l’activité économique dans la région en fin d’année. Si cette dynamique est confirmée dans les statistiques finales publiées cette semaine, dès lors cela pourrait conforter l’actuelle robuste valorisation de l’euro.  

#2 – Minutes de la Fed (mercredi 20h00) : À l’occasion de la dernière réunion monétaire de l’année 2017, les investisseurs avaient été surpris et déçu de voir la médiane des projections des membres de la réserve fédérale américaine (Fed) sur les taux directeurs en 2018 demeurée inchangée par rapport à septembre. En effet, les banquiers centraux américains maintiennent un calendrier de trois hausses de taux pour 2018. Cette stratégie a étonné certains observateurs alors même que l’économie américaine vient d’enchaîner deux trimestres d’affilée durant lesquels elle a enregistré une croissance supérieure ou égale à 3%, que le chômage est à son plus bas niveau depuis 17 ans et que la réforme fiscale était à l’époque toute proche d’être adoptée par le Congrès. Doit-on y voir un signe avant-coureur des limites de la politique de normalisation monétaire américain alors que les taux directeurs sont désormais à leur plus haut niveau depuis octobre 2008 ? C’est une possibilité, néanmoins ce choix semble répondre à une problématique toute autre. En effet, le maintien de cet agenda semble avant tout illustrer les doutes de la banque et de ses membres à l’égard de l’orientation de l’inflation dans la pays, laquelle s’est avérée en 2017 bien moins importante qu’anticipé, la faute à une stagnation des salaires qui restent insensible à la forte réduction du marché de l’emploi américain. On aura mercredi soir une meilleure perspective de la pensée de la Fed à travers le compte rendu des discussions qui se sont tenues lors de la réunion du 12-13 décembre dernier. La mise en lumière d’incertitudes de la part de membres de la banque centrale américain viendrait renforcer le scepticisme actuel des marchés (seules deux hausses de taux en 2018 sont pour l’heure intégrées) et venir à nouveau peser sur la valorisation du dollar américain.

#3 – Inflation en Zone Euro (vendredi 11h00) : Lors de la dernière réunion monétaire en décembre, la Banque Centrale Européenne (BCE) s’est montrée dans ses projections économiques relativement pessimistes en ce qui concerne la dynamique d’inflation en Zone Euro, laquelle ne devrait pas retourner au niveau de 2% ; objectif ciblé par la banque ; avant 2021. Malgré des progrès non-négligeables en 2017, les membres de la banque centrale voient les prix en Zone Euro à nouveau ralentir dans les prochains mois. Seulement, les statistiques pourraient offrir une image tout à fait différente. En témoigne, les premières estimations d’inflation en Allemagne au mois de décembre qui se sont avérées, malgré une baisse de la dynamique annuelle de 1,8% à 1,7%, bien plus importantes que la médiane des projections des économistes (consensus à 1,5%). Les économistes tablent sur un léger recul en décembre de la dynamique annuelle de l’indice de prix général (consensus 1,4% A/A vs 1,5% en novembre) et de base (consensus 1,0% A/A vs 1,1% en novembre). Si les statistiques s’avéraient meilleures qu’attendu, dès lors cela renforcerait la conviction actuelle des marchés que la BCE n’aura pas d’autres choix que de mettre fin définitivement en 2018 à son programme quantitatif et de se pencher sérieusement sur la date d’une première hausse de taux, laquelle pourrait être observée en 2019 selon une majorité d’observateurs. À cette occasion, nous pourrions être témoin de nouvelles prises de position à l’achat en euro, ce qui pourrait lui permettre de prolonger encore un peu l’euphorie de la fin d’année.

#3 bis – Rapport sur l’emploi aux Etats Unis (vendredi 14h30) : Comme tous les premiers vendredi de chaque mois, les marchés des changes seront focalisés sur les chiffres de l’emploi américain, lesquelles sont considérés comme un indicateur clé de de la santé économique actuelle du pays. Après deux mois exceptionnels durant lesquels le volume de création d’emplois était supérieur à 200k, celui-ci pourrait être légèrement moins important si l’on en croit les projections des économistes sondés en amont de la publication de ce rapport (consensus : 187k). Ce chiffre reste néanmoins très robuste et devrait assurer le maintien du chômage à un plus bas depuis 17 ans (consensus : 4,1%). Les regards seront, comme ces derniers mois, plus attentifs aux statistiques des salaires, lesquels dessinent l’orientation prise par l’inflation. Le consensus anticipe une solide performance mensuelle des salaires (consensus : +0,3% M/M vs +0,2% en novembre), néanmoins la dynamique annuelle est quant à elle attendue stable à 2,5%. À priori pas de quoi venir nourrir un nouvel optimisme à l’égard de la devise américaine.   

Volatilité sur les marchés des changes – Dynamique de l’euro face à ses pairs :

EUR/USD

La paire de change poursuit sur sa lancée de la fin d’année 2017 et accroit ses gains ce matin à l’occasion de la première séance de 2018. Le cours de change profite toujours d’une divergence de dynamique entre les rendements des taux longs européens (haussiers) et des taux longs américains (baissiers). Le taux 10 ans américain est retourné au niveau de 2,4% (plus bas depuis près de 2 semaines) tandis que le taux 10 ans allemand est remonté ces dernières séances à un pic de 2 mois, autour du niveau de 0,42%. Cette différence de dynamique résulte d’une divergence de sentiment des investisseurs qui se veulent plutôt optimistes sur une prochaine fin des politiques monétaire non-conventionnelles de la BCE (fin progressive du programme quantitatif, et remontée de taux directeurs actuellement négatifs) et à l’inverse plutôt pessimistes quant à la capacité de la Fed à maintenir lors des prochains trimestres un rythme soutenu en matière de hausse de taux. Le niveau de $1,20 reste malgré tout un cap important pour le cours EUR/USD, et il est difficile d’imaginer une nouvelle accélération importante compte tenu du climat politique assez incertain en Zone Europe (négociations sur une nouvelle coalition en Allemagne, élections italiennes fixées au 4 mars, nouveau gouvernement régional en Catalogne). La journée de mardi sera marquée par la publication d’indicateurs PMI manufacturier en Zone Euro (matin) et Etats Unis (Etats Unis).

EUR/GBP

La faible liquidité traditionnellement observée sur les marchés des changes en fin d’année est le principal responsable de la modeste volatilité récemment observée sur la paire EUR/GBP. La solidité de l’euro, fruit de robustes fondamentaux économiques et d’un rebond sur la fin d’année des taux obligataires européens, soutient l’actuelle bonne valorisation de la paire EUR/GBP autour du niveau de £0,89. Les investisseurs semblent attendre de connaître les directives des responsables politiques britanniques et européens en amont de l’ouverture du nouveau cycle de négociation sur les questions économiques et commerciales avant de prendre de nouvelles positions, à l’achat ou à la vente sur la livre sterling. Pour l’heure, les deux partis semblent avoir des avis divergents sur la durée de la période de transition à partir de 2019. Bruxelles ne semble pas vouloir celle-ci s’étendre au-delà de 2020.  Sur ce même thème, la semaine sera marquée par la visite du secrétaire au commerce extérieur, Liam Fox, en Chine à partir de mercredi. Des échos positifs quant à la possibilité de mise en place rapide d’un accord de libre-échange une fois le Brexit effectif, pourrait venir nourrir un nouvel intérêt pour la livre sterling.  En attendant, le cours EUR/GBP devrait être principalement sensible aux fondamentaux économiques et notamment aux résultats des enquêtes PMI publiées entre mardi et jeudi au Royaume-Uni.

EUR/JPY

À l’image de la paire EUR/USD, l’EUR/JPY poursuit ce matin sa bonne dynamique observée en fin d’année dernière et atteint ce mardi un nouveau pic depuis octobre 2015 (~26 mois) à ¥135,54. Le différentiel actuel de taux entre la Zone Euro et le Japon, fruit d’une divergence d’orientations monétaires entre la BCE et la BOJ (Banque du Japon), vient consolider les récents gains engrangés par la paire de change. Par ailleurs, le changement de rhétorique de la part de la Corée du Nord, qui exprime ce matin le souhait d’ouvrir des pourparlers avec son voisin du Sud, vient rassurer les marchés quant à une réduction du risque d’éclatement d’un conflit militaire sur le continent. La dissipation (temporaire) des risques géopolitiques pousse les investisseurs à se tourner vers des actifs plus risqués offrant de bons rendements. Offrant un rendement négatif, le yen japonais reste une devise toujours très largement privilégiée par les investisseurs lors d’opération de « carry-trade » (financement d’achat d’actifs à haut rendement à travers un emprunt en devises à faible rendement comme le yen japonais).

 

EUR/CHF

Malgré une tentative d’accélération sur la fin d’année (pic recensé à ₣1,1776 le 27 décembre dernier) , celle-ci a été tuée dans l’œuf par le maintien d’incertitudes politiques importantes en Europe et le pouvoir « répulsif » de la barrière de₣1,17. Si elle fut constamment attaquée en décembre (le cours a touché ou franchi ce niveau à 14 reprises lors des 21 séances du dernier mois de l’année), elle tient toujours et fait office de seuil de résistance important pour la paire de change. Si les divergences monétaires soutiennent la forte valorisation actuelle du cours, l’approche du scrutin italien (4 mars 2018) qui fait figure d’épouvantail dans la région en ce début d’année, la question non résolue de la future gouvernance de la région de Catalogne où les indépendantistes ont remporté le 21 décembre dernier une majorité des sièges du parlement, ou encore les négociations qui durent depuis 3 mois en Allemagne pour former une nouvelle coalition gouvernementale sont autant de facteurs de tensions susceptibles de venir perturber la région. Conscients de ces risques, les investisseurs ne semblent pas être hostiles à l’idée de conserver une certaine exposition au franc suisse pour protéger leurs portefeuilles boursiers.


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